Demain_il_fera_jour.doc - Gite en Alsace

... que tu désires, mais auparavant, tu devras passer un examen médical ». .....
des étudiants de l'ENIB dans trois numéros baptisés « Spécial Science-fiction ».

Part of the document


[pic] Demain il fera jour ! Cette nouvelle a été écrite en 1973 pour paraître en trois épisodes dans
des numéros «spécial Science Fiction » d'une revue mensuelle d'élèves
intitulée « La Tarentule » dans l'école où je poursuivais mes études à
Brest. Elle n'est donc pas très travaillée car elle n'était destinée qu'à
apporter un peu de matière à cette revue. Elle vous est proposée telle que
publiée à cette époque. Une technologie actuelle (un logiciel d'OCR) m'a permis à partir d'une
copie papier tapée à la machine à écrire mécanique il y a 36 ans, d'en
obtenir une version électronique aujourd'hui et de vous la proposer. Nul ne
pensait à cette époque, où les ordinateurs personnels n'existaient pas,
qu'une telle technologie serait, un jour, accessible à nous tous ! Gilbert GUYOT PREMIER EPISODE Gil s'était réveillé ce matin-là plus tôt que d'habitude. Quelque chose
l'empêchait de goutter cette douce quiétude du sommeil et il le savait. Il
savait aussi que demain il ne dormirait pas davantage.
« Robbie n'avait pas répondu. »
Jamais, durant ces vingt années, il n'avait fait une chose pareille. Aucune
question ne l'avait encore arrêté, puis hier, après avoir longuement
réfléchi, il avait enfin fini par dire :
« Je ne peux pas te répondre »
Jamais Gil n'aurait pensé qu'il pût exister une chose que Robbie ne sache
faire et encore moins une question à laquelle il ne puisse répondre. Une
sorte de déception le gagnait mais au-delà de cette déception, la peur
l'envahissait, une peur intérieure, à peine consciente. Robbie était tout
pour lui. Il lui devait la vie, son éducation, son savoir ...
« Si Robbie ne savait plus, personne ne pourrait savoir ! »
Gil se leva puis, comme tous les jours, traversa l'aseptiroom avant de
déjeuner. Il aimait cette impression de fraîcheur que donnaient les rayons
de l'aseptiseur quand on passait dans son champ d'action. Ils achevaient de
le réveiller. Comme il se sentait affamé, il prit aujourd'hui deux cubes
jaunes dans le distributeur mural. Les six verres étaient encore pleins, ce matin, dans le climatiseur :
preuve que Nadège, Frank, Inger, Marc et Chris n'étaient pas levés. Il ôta
minutieusement l'emballage de ses deux cubes puis les regarda fondre dans
son verre.
Gil aimait servir le déjeuner aussi préparait-il souvent celui de Nadège.
Il appréciait surtout le travail manuel : fabriquer des objets, des
machines avec l'aide de Robbie dans l'atelier de la Bruge. Il s'y serait
sans doute rendu ce matin s'il n'y avait pas eu ce problème qui mobilisait
son esprit. Aussi préféra-t-il sortir.
A l'extérieur il faisait encore nuit mais les fluopoints commençaient à
s'éclairer. Ils faisaient briller toutes les étoiles de calcite de la voute
et les fines gouttelettes suintant des stalagmites, dansant dans le vent,
semblant chacune un monde nouveau en formation.
Gil aimait se promener dans cette forêt de concrétions car il appréciait là
la beauté de la nature. Il occupait ses loisirs avec ses deux passions : la
création technique d'une part, et d'autre part l'observation de la nature.
Il se promenait souvent seul mais quelquefois aussi avec Nadège qui
partageait aussi cette seconde passion. Ce réseau de la Bruge, il en
connaissait presque chaque concrétion depuis les grandes draperies de la
salle IV, avec lesquelles on pouvait jouer de la musique, jusqu'aux
colonnes millénaires de la salle XVII .
Il alla jusqu'à la cascade, s'assit pour réfléchir à son aise regardant
l'eau rebondir de rocher en rocher. Quelques gouttes l'atteignaient et
ruisselaient le long de sa combinaison thermoplastique moulée sur mesures.
Il essaya de se souvenir.... C'était il y a bien longtemps déjà.
Il devait avoir quatre ou cinq ans peut-être. Il avait été très malade et
malgré les soins de Robbie le mal empirait au point qu'il ne devait plus
quitter le lit et ne pouvait recevoir ses camarades. Puis un jour, il eut
l'impression de ne pas se réveiller, de vivre un rêve prolongé. Maintenant,
il lui semblait que quelqu'un était venu durant ce rêve, quelqu'un de plus
grand que lui, pour le soigner. Quelqu'un qui n'était pas Robbie, ni ses
camarades Nadège, Marc, Inger, Franck, ou Chris.
Puis quelques jours plus tard, son état s'étant amélioré, il put retrouver
sa vie habituelle et ses camarades. A l'époque, il avait cru à un mauvais
rêve et l'avait par la suite totalement oublié. Mais récemment ce souvenir
était réapparu ; il s'était alors adressé à Robbie pour savoir si
réellement quelqu'un était venu mais Robbie était resté muet.
Pourquoi donc, Robbie qui savait tout, sur ce point, ne répondait-il pas ?
Ce mystère le troublait au plus haut point.
Robbie les avait créés tous les six donc il aurait pu créer ce
« quelqu'un » venu le soigner. Mais dans ce cas, évidemment Robbie le
saurait. Cette hypothèse n'était donc pas possible. Si ce quelqu'un était
venu, c'était qu'il n'avait pas été créé comme eux à la Bruge, qu'il venait
d'un autre monde, un « ailleurs ». Mais d'où venait-il ? Qui l'avait créé ?
Même s'il venait d'un autre monde, comment avait-il pu y pénétrer ici
puisque la Bruge était un monde clos ? Gil ne pouvait le comprendre et
apparemment Robbie non plus.
La clarté de la salle XII, où il se trouvait, due aux fluopoints des parois
qui donnaient maintenant leur plein éclat, lui rappela que le jour était
levé. C'était donc l'heure d'étudier avec Robbie. Gil trouvait agréable ces
discussions sur la théorie quantique de la matière ou sur les divergences
de l'espace temps mais il s'intéressait plus particulièrement aux théories
physiques qui aboutissaient à des réalisations concrètes dans l'atelier de
la Bruge.
Robbie lui dispensait, comme à tous ses camarades, tout l'enseignement
qu'ils désiraient pour satisfaire leur curiosité. Nadège s'intéressait
particulièrement à la psychologie, Frank à la chimie et à la biologie,
Inger à la sémantique, Marc à la médecine et Chris à la photosynthèse.
Mais Robbie était beaucoup plus qu'un simple enseignant puis qu'il pouvait,
par transmission de pensée, donner en même temps des cours différents à
chacun d'entre eux ; c'était leur créateur et l'organisateur de tout ce qui
existait et fonctionnait à la Bruge. Il créait le cycle permanent des jours
et des nuits, la nourriture de leurs repas, la matière des objets, les
outils de l'atelier enfin tout en ce monde était son ?uvre. Ils le
considéraient, tous les six, comme leur créateur, celui qui subvenait à
tous leurs besoins, et auraient pu tout naturellement le baptiser du
vocable "Dieu" si ce concept leur était venu à l'esprit. Mais pour eux,
Robbie avait toujours été le septième membre de leur équipe, leur ami et
confident avec lequel, penser suffisait pour communiquer. Pour eux, c'était
donc surtout leur ami.
Gil se plaisait beaucoup en la compagnie de Nadège dont le tempérament
était complémentaire du sien. Lui aimait les sciences physiques et les
réalisations pratiques ; elle, les sciences de l'esprit, la musique, la
psychologie. Ils partageaient leur passion pour la nature. Une amitié les
avait très longtemps liés avant que celle-ci se transforma en un véritable
amour. Ils se sentaient unis et il en était de même pour Inger et Franck,
Marc et Chris. Robbie les avait vraiment fait pour qu'ils soient heureux
deux par deux.
Après les cours de la matinée, ils allèrent tous ensemble prendre le repas
de la mi-journée. Chacun prit deux cubes verts, les diluèrent dans leur
verre d'eau puis burent la solution colorée.
Gil prit alors la parole. Ils avaient pris l'habitude entre eux de
s'exprimer oralement et par télépathie avec Robbie. Ce leur permettait de
converser à plusieurs simultanément avec Robbie sans se gêner. Gil dit à
ses camarades :
- Le problème du « quelqu'un » que j'ai vu, est un mystère insoluble pour
nous tous. Même Robbie ne sait l'expliquer. Je vous avoue que ça
m'inquiète !
Nadège se fit la « porte parole » de ses camarades :
- Nous pensons tous, en fait, qu'il s'agit d'une hallucination de ta part
car si ce mystérieux personnage était venu, durant plusieurs jours, nous
nous en serions tous aperçus et Robbie aussi. C'est d'ailleurs ce qui
explique que Robbie n'aie lui non plus pas de réponse à te donner.
Gil se rendit compte que lui seul pouvait concevoir cette éventualité. Il
rentra dans sa chambre et chercha ce qu'il pouvait faire pour éluder ce
mystère. Il lui fallait explorer tout le réseau de la Bruge pour voir s'il
n'y avait pas un passage possible, pour un homme d'un autre monde, qui
n'ait encore jamais été découvert.
C'est alors qu'il pensa au stylgeir ....
[pic] Résumé du premier épisode Gil et Nadège, Frank et Inger, Marc et Chris vivent dans le monde clos de
la Bruge où Robbie les a créés. Ce dernier, véritable « dieu » subvient à
tous leurs besoins tant matériels qu'intellectuels. Rien n'aurait troublé
ce monde autonome si Gil n'avait eu en mémoire de vagues souvenirs relatifs
à la venue de quelqu'un, pour le soigner, durant une maladie d'enfance,
quelqu'un que personne d'autre n'avait vu, pas même Robbie . Gil est résolu
à percer ce mystère. La cité de la Bruge se trouve au centre d'un réseau de
galeries et de salles ornées de concrétions de toutes sortes dont la plus
jolie, aux yeux de Gil et Nadège, est celle de la cascade.
DEUXIEME EPISODE
Moulé dans sa combinaison thermoplastique, Gil comme ses camarades
disposaient d'un stylgeir. Il s'agit d'un tube métallique d'une dizaine de
centimètres, servant à mesurer simultanément l'irradiation et la
contamination radioactive. Par son contact direct sur la peau du bras
gauche, il prévient directement celui qui le porte grâce à une impulsion
électrique de la présence d'un danger radioactif important. Son seuil
d'alerte correspond à 20 m.r. la dose admissible par le corps humain sans
conséquence sur son métabolisme.
Avec à ce sixième sens, ils avaient pu explorer tout le réseau de la Bruge
en toute sécurité. Ils avaient