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Par ailleurs, les taux de réussite aux examens officiels demeurent encore
relativement faibles. ... pour le Brevet d'Études du Premier Cycle et le Probatoire
à la session de 2003, ..... 1 pour le diplôme du cycle primaire, 2 pour le BEPC, 3
pour le probatoire, ..... d'un événement est donné par la formule suivante (Scott,
1997) :.

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Un profil de l'abandon scolaire au Cameroun
Proposition de communication aux journées scientifiques du réseau « Analyse
Économique et Développement »
7 et 8 Septembre 2006 - Paris
Par
Issidor Noumba
Courriel : inoumba2001@yahoo.fr
Téléphone : 237 977 78 29
B. P. 1365 Yaoundé - CAMEROUN
Université de Yaoundé II - Soa
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
Groupe de Recherche et d'Analyse des Politiques Economiques et Sociales
(GRAPES)
Juillet
2006
Remerciements Cette communication est un extrait retravaillé du rapport de recherche
final révisé soumis au Consortium pour la Recherche Économique en Afrique
(CRÉA), Nairobi, Kenya, sur le thème ''Les déterminants de la déperdition
scolaire dans l'enseignement secondaire au Cameroun''. L'auteur remercie
cette institution pour le soutien financier et, particulièrement, les
professeurs Eric Thorbecke (Université de Cornell, USA), Jean-Yves Duclos
(Université Laval, Canada), Pramila Krishnan (Université de Cambridge, UK),
John M. Mbaku (Weber State University, U.S.A), Finn Tarp (Université de
Copenhague, Danemark), Patrick Plane (CERDI/CNRS, France), Mwagi Kimenyi
(Université de Connecticut, USA), ainsi que tous les chercheurs du groupe A
du CRÉA, pour leurs critiques constructives et autres suggestions
pertinentes.
Il n'en demeure pas moins que toutes les opinions émises, toutes les
erreurs et omissions que le document contient éventuellement, sont de la
responsabilité de l'auteur.
Introduction Les pays les plus pauvres de l'Afrique sont caractérisés par des systèmes
éducatifs très peu performants (Mook et Jaminson, 1988). Pourtant, ''il
apparaît de plus en plus évident que le niveau d'éducation atteint par les
individus qui composent une économie constitue un déterminant majeur de son
succès sur l'échiquier économique mondial et, partant, du niveau de vie de
ses citoyens'' (Joanis, 2002, p. 1). N'attribue-t-on pas au niveau élevé de
qualification de sa main d'?uvre une cause majeure de l'ascension
fulgurante du Japon sur le plan industriel ? C'est conscients de ses
bienfaits que dans tous les pays membres de l'Union Européenne, par
exemple, ''la qualité de l'éducation et de la formation est une question
qui revêt la plus haute priorité politique'' (Commission Européenne, 2000,
p. 2). L'Afrique noire en particulier ne semble pas avoir pris conscience des
enjeux du débat qui porte sur l'impact de l'éducation sur le développement
économique et social. Cette partie du continent noir fait face à de
nombreux maux dont l'éducation, une éducation de qualité, contribuera
sûrement à trouver un début de solution car ''un trésor est caché dans
l'éducation'' (Delors, 1996). Dans cette perspective, l'éducation devrait
occuper les premières places dans les choix stratégiques des gouvernements
des pays de cette région du monde. Au Cameroun, l'éducation a toujours constitué un thème récurent dans les
discours des autorités publiques. Cette volonté de faire du secteur
éducatif une des priorités du gouvernement s'est régulièrement traduite
dans les faits par la place qu'occupe ce secteur dans le budget de l'État.
Par exemple, la part du Ministère de l'Éducation Nationale (MINEDUC), dans
le budget total de l'Etat est passée de 11,35% en 2000/2001 à 13,5% en 2003
(Ministères de l'Économie et des Finances (MINEFI), 2004). De même, le
secteur éducatif a occupé une place de choix dans les réformes
institutionnelles engagées au Cameroun depuis le début des années 1990. Malgré ces efforts du gouvernement et quelques résultats obtenus en termes
de scolarisation notamment[1], le secteur éducatif camerounais souffre
encore d'une très faible efficacité interne (Noumba, 2002 et 2006). Le taux
de scolarisation au niveau du secondaire reste très faible dans les
provinces dites sous scolarisées du Cameroun (Adamaoua, Est, Extrême Nord
et Nord). Pour les filles, ce taux était inférieur à 5% dans la province de
l'Extrême - Nord pour les filles (Ministère de l'Éducation Nationale
(MINEDUC), 2005). Par ailleurs, les taux de réussite aux examens officiels
demeurent encore relativement faibles. Ils étaient de 39,2% environ pour le
Brevet d'Études du Premier Cycle et le Probatoire à la session de 2003, et
de 44,7% pour le Baccalauréat de l'enseignement général (MINEDUC, 2005) ;
83,9% des élèves interrogés en classe de Première et de Terminale ont
déclaré avoir déjà repris au moins une classe (Noumba, 2006). Les
infrastructures éducatives de qualité sont très inégalement réparties sur
le territoire national. Le pays est déficient en ce qui concerne la
disponibilité des places dans les établissements scolaires situés en milieu
urbain. Dans ce travail nous allons examiner l'efficacité interne du système
éducatif en dressant un profil de l'abandon scolaire au niveau de
l'enseignement secondaire général[2]. En effet, il est de plus en plus
reconnu que l'abandon scolaire avant la fin du cycle secondaire peut
constituer un handicap sérieux pour plusieurs candidats à un emploi
(Blackorby et Wagner, 1996 ; Thurlow et al. 2002). Il en résulte que
''toute politique susceptible d'aider à faire baisser les taux d'abandon
sera un moyen efficace d'améliorer la situation des jeunes sur le marché du
travail'' (Développement des Ressources Humaines, Canada, 1999, p. 20).
Nous utilisons les données de l'Enquête de suivi des dépenses publiques
(Public Expenditure Tracking Survey, PETS), menée en 2004 par le MINEFI
avec l'appui de la Banque Mondiale pour répondre aux questions suivantes :
. Quelle est l'incidence de l'abandon scolaire au niveau de
l'enseignement secondaire général ?
. Quelles sont les caractéristiques des décrocheurs ?
. Quelles sont les régions à forte prévalence d'abandon scolaire ?
. Pourquoi abandonne-t-on l'école ?
. Quels sont les déterminants de l'abandon scolaire ? Le reste du travail est organisé comme suit. La section II est consacrée au
cadre théorique et méthodologique. La section III présente les résultats
empiriques, tandis que la section IV dégage les principales conclusions et
recommandations de l'étude.
II. Cadre théorique et méthodologie de l'étude Une brève revue de la littérature nous permettra, dans un premier temps, de
situer cette recherche par rapport aux travaux antérieurs portant sur
l'efficacité interne des systèmes éducatifs. Dans un second temps, la
méthodologie utilisée est présentée. 1. Revue de la littérature Plusieurs travaux consacrés à l'économie de l'éducation visent à identifier
les indicateurs pertinents de l'efficacité interne des systèmes éducatifs
(World Bank, 2001 ; Glewwe et al. 1995, etc.). Les mêmes travaux
s'inspirent de la fonction de production développée par les économistes,
notamment par Hanushek (1986), pour spécifier les modèles de détermination
des variables significatives qui expliquent les résultats scolaires, tant
au niveau des individus que des établissements fréquentés. Cette approche
dite traditionnelle essaie d'estimer une fonction de production du service
''éducation'' principalement à partir des inputs physiques et pédagogiques.
Mais la fonction de production traditionnelle n'est pertinente que dans le
cas des pays où les établissements scolaires sont diversement dotés en ces
types d'inputs. Harbisson et Hanushek (1992), Glewwe et al. (1995), Das et
al. (2004), etc., dressent une revue intéressante de la littérature sur la
question. La mise en place des politiques capables d'entraîner une réduction du taux
d'abandon scolaire, par exemple, nécessite la connaissance des déterminants
de cette déperdition. L'abandon scolaire étant un phénomène essentiellement
microéconomique, individuel, les économistes voudraient comprendre le
processus qui conduit à la décision d'abandonner l'école ainsi que les
facteurs qui peuvent influencer cette décision. En effet, l'abandon scolaire traduit une sortie définitive ou temporaire du
système éducatif ; elle donne une indication sur la durée de rétention à
l'école, le nombre d'années de scolarisation. Un double problème se pose
ici. Même dotés d'un niveau d'éducation équivalent, les individus ne sont
pas traités de manière identique sur le marché du travail ; le salaire peut
varier en fonction du secteur dans lequel l'individu est employé. On parle
alors des rendements variables de l'éducation. De même, investir dans
l'éducation constitue un risque à cause de la probabilité d'abandonner
avant la fin du cycle où l'individu est inscrit ou d'achever ce cycle sans
trouver un emploi rémunérateur. C'est la problématique qu'abordent Carneiro
et al. (2002) lorsqu'ils s'intéressent au risque associé à l'investissement
dans l'éducation. S'inscrire dans un programme de formation, y rester le
temps qu'il faut ou abandonner apparaissent alors comme des choix
rationnels. Brémond et Gélédan (1984, p. 387) écrivent : ''La renonciation à un salaire pendant la durée des études est comparée aux
différences entre les revenus supérieurs que l'on obtiendra grâce à cette
formation et ceux que l'on aurait eus sans suivre ce cursus. Les revenus
pris en compte portent sur l'ensemble de la vie active et sont rapportés au
présent par l'actuali