La DYSLEXIE - Académie de Nancy-Metz

La DYSLEXIE
I QU'EST-CE QUE LA DYSLEXIE 1 . Définition : Trouble spécifique du langage écrit (lecture/écriture)
- durable (toute la vie)
- grave (cela peut être un handicap)
- chez des enfants à intelligence normale
- sans facteur causal (sensoriel, moteur, socio-culturel ou
psychologique) mais s'accompagnant toujours de troubles secondaires
(psychologiques, comportement ...) Prévalence :
- 3 à 5% des enfants (40 000 nouveaux arrivants en CP)
- Dont 1% sévèrement atteints (handicap reconnu) Reconnaissance récente :
- 1993 en Europe
- 2000 en France
- Plan Lang ( mars 2001) 28 mesures concernant :
- prévention
- Dépistage
- Diagnostic
- Prise en charge 2. Le diagnostic Repérage Parents, enseignants Dépistage Médecin scolaire
Psychologue scolaire
COP Diagnostic Orthophonistes
Médecins
Centres de références Au cours de la scolarité d'un élève, il faut y penser devant :
- une discordance entre
o les investissements de l'élève et ses résultats
o l'oral et l'écrit
- une difficulté à identifier les mots nouveaux à l'écrit
- la déformation à l'oral et à l'écrit des mots nouveaux
- une grande fatigabilité, une grosse lenteur, des problèmes de
concentration, de comportement, d'estime de soi, des devoirs non, mal
ou pas tous faits ... II COMPRENDRE LA DYSLEXIE Pour comprendre la dyslexie, il faut comprendre comment on lit ... Qu'est ce que la lecture ? Un travail, un plaisir ... Dont le but est de
comprendre ce qui est écrit. Pour lire, 2 processus sont mobilisés : LECTURE
- identification de mots inconnus - compréhension
- Reconnaissance de mots connus X - vocabulaire
= Identification de mots écrits
LE CODE LE SENS Il faut donc le code et le sens pour pouvoir lire et écrire. Cela implique qu'il faut maîtriser la langue orale pour pouvoir entrer dans
le langage écrit... LANGUE ORALE
=Socle des apprentissages Expression Compréhension
Vocabulaire
=champ lexical
Liens mots-énoncés
=morpho-syntaxe
Adéquation avec les situations
=pragmatique (sens)
Langage oral
Qu'est ce que le langage oral ? La langue orale ne nécessite pas d'apprentissage : c'est le fruit du bain
de langage, des interactions familiales et sociales, cela se fait
naturellement. Qu'est ce que la langue écrite? La langue écrite, elle, nécessite la langue orale ET un apprentissage, un
enseignement, cela s'apprend : - code alphabétique
- Phonologie Chez un sujet dyslexique :
- la langue orale est conservée
- l'identification des mots écrits (résultat normal attendu de
l'enseignement) est déficitaire. A noter que chez le lecteur expert, l'identification des mots écrits est
très rapide, il ne peut s'empêcher de lire (c'est l'effet stroop), c'est
automatique. Tout système éducatif doit s'adapter à la langue : en effet, plus une
langue est opaque, et plus son apprentissage sera difficile, et plus encore
bien sûr si l'enfant présente un trouble dys ...
Par exemple :
- l'anglais : 26 lettres, 47 sons (le [ie] long : 8 graphèmes ....
seulement ...)
- l'italien : 26 lettres, 25 sons
- le français : 26 lettres et 37 sons
Il faut donc se rappeler que l'apprentissage de la lecture prend 3 ans :
- GS : bonne langue orale, on passe du mot à la syllabe et au son, et on
apprend le code de façon informelle : comptine alphabétique, forme des
lettres ...
- CP : décodage phonologique : on part du lexique oral connu pour écrire
des mots inconnus bato : représentation phonologique
Le bateau vogue sur l'eau : représentation
sémantique L'enfant va d'abord segmenter, lit lettre par lettre, puis associe (la
lecture devient syllabique), puis quand le mot est devenu familier, il le
lit en entier en une seule fois : on dit alors qu'il adresse (=adressage).
Ce mot est alors fixé pour toujours dans le lexique dit
« orthographique, », ou « écrit ». Ceci n'est pas inné, cela s'apprend ! Le lexique orthographique est la
représentation orthographique, phonologique et sémantique du mot. Cette lecture par adressage (quand on s'adresse à son lexique
orthographique), est donc bien plus rapide et efficace. - Fin de cycle 2 : le bon lecteur lit donc par adressage, ce qui
augmente sa vitesse de lecture, et par assemblage devant un mot
inconnu : stade du lecteur expert. Le bon lecteur sera avantagé car sa qualité de lecture va enrichir encore
son lexique oral et orthographique, contrairement au mauvais lecteur (sans
parler de pathologie type dyslexie), qui ne pourra s'enrichir que par
l'intervention orale. Remarques :
o un étranger connaîtra le sens du mot (sémantique) mais devra
apprendre la phonologie : retard
o Un déficient n'aura pas la sémantique ... Chez nous, en France, il y a 26 lettres et 37 sons : il est donc plus
facile de lire que d'écrire.
Donc : lorsqu'un enfant a du mal à lire, il est illusoire de vouloir le
faire bien écrire ... Il faut donc privilégier l'oral, et renforcer la
langue orale pour pouvoir accéder au mieux à la langue écrite :
adaptations pédagogiques. [pic] Il faut pousser les enfants dyslexiques à parler à leurs professeurs
de leurs difficultés. III. LES DIFFICULTES DES ENFANTS DYSLEXIQUES - Ils discriminent mal les sons (phonèmes), car il y a beaucoup de
ressemblances (et donc pour eux une multitude de possibilités) entre
certains sons : il faut donc parler lentement, en articulant bien, et
en les regardant (donc éviter de parler en tournant le dos à la
classe, en écrivant au tableau par exemple), et en marquant bien les
syllabes sur les mots difficiles et/ou inconnus (ex : mathématiques,
sciences physiques ...) Lecture: ils inversent les lettres, en oublient, font des confusions,
reviennent en arrière ... Leur lecture est lente, laborieuse, et surtout
incertaine, avec une grosse anxiété associée : ont-ils bien compris ce
qu'ils ont lu? Ils n'adressent pas, ils décodent, au mieux ils assemblent
... C'est difficile également dans les matières scientifiques (lecture et
compréhension des énoncés) ... Le temps qu'ils comprennent l'énoncé (de
manière de toute façon imprécise), les autres élèves ont résolu le
problème ... Ils utilisent tous les indices (images, thèmes du cours,
...), leur lecture est très contextuelle.
Ci-dessous un exemple de ce que peut vivre un sujet dyslexique ... :
Image extraite du diaporama :
http://www2.toulouse.iufm.fr/flam/enfa09/doc/dyslexie.pdf
[pic][pic]
- Écrit: ils font attention à l'orthographe, y passent donc beaucoup de
temps et d'énergie, parce qu'ils savent qu'ils sont mauvais dans cette
discipline ... Ils en oublient la ponctuation, les majuscules ... Ils
complexifient, segmentent mal, ne font jamais ou peu appel à leur
lexique écrit puisqu'ils n'en ont pas ou peu .. Un même mot peut être
écrit de 3 façons différentes dans la même phrase !
Cela implique qu'un enfant Dyslexique ne peut pas écouter un cours et
prendre des notes en même temps:
o les prises de notes seront incomplètes, pleines de trous et de
fautes, voire de contres sens,
o de plus la qualité d'écoute sera moindre, et la compréhension
globale diminuée par manque d'informations (qui auront été
ratées parce l'élève s'est concentré sur l'écrit)
Les cours ainsi pris peuvent être appris immédiatement, mais 15 jours
plus tard ... ils n'ont plus de sens !
Ex: « maison » « mais on » (« cependant nous ») : gros
changement de sens !
Les prises de devoirs sont également catastrophiques, par manque de
temps à la fin du cours, par interférences liées au bruit, donc les
devoirs sont soit non faits, soit mal faits ...
Il est donc indispensable d'apporter des adaptations pédagogiques à ces
élèves (qui de plus serviront à nombre de leurs camarades, qui sans être
dyslexiques sont parfois simplement en difficulté scolaire) ... - Police 12, ARIAL ou COMIC SANS MS - 2 à 3 espaces entre chaque mot - Reformuler les consignes - Bien séparer les questions lors des devoirs écrits (1 consigne ou 1
question=1 action ou 1 réponse) - Aérer les présentations - Utiliser des codes couleurs - Diminuer les productions d'écrit, privilégier l'oral dès que c'est
possible - Utiliser des ouvrages avec version audio, pour que les tournures
littéraires leur soient familières - Encourager les enfants, reconnaître leurs efforts - Adapter les corrections (vérifier que la leçon est comprise, même si
formes et orthographe n'y sont pas), par exemple en dictée privilégier
la propreté, puis les lignes, puis la segmentation, puis tous les