les isocyanates - Formation Médecine du Travail

Le TDI et le HDI , très volatils, sont les plus toxiques. Avec près de 30% des ... IL
consulte un pneumologue pour des examens complémentaires : Prick test aux ...

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LES ISOCYANATES RAPPEL THEORIQUE
CAS CLINIQUE
RAPPEL THEORIQUE
(Les isocyanates sont des molécules de faible poids moléculaire,
caractérisés par la présence dans leur formule d'un radical N=C=O très
réactif.
Synthétisés pour la première fois en 1849, leur commercialisation n'a
débuté qu'après la seconde guerre mondiale, mais l'attention du corps
médical sur leurs effets pathogènes fut attirée dés 1951 par Fuchs et
Valade qui décrivent les premiers cas d'asthme aux isocyanates chez 9
ouvriers d'une entreprise de fabrication de plastique ( le TDI était
employé comme plastifiant).
*Principaux isocyanates :Ils sont commercialisés sous forme de mono-
isocyanates (type isocyanate de méthyle utilisé pour la fabrication de
pesticides, responsable de la tragédie de Bhopal en inde en 1984) ou le
plus souvent sous forme de diisocyanates (les plus utilisés sont le TDI=
diisocyanate de toluylène, le MDI= diisocyanate de diphénylméthane, le
HDI= diisocyanate d'hexaméthylène).Le TDI et le HDI , très volatils, sont
les plus toxiques. Avec près de 30% des étiologies , les isocyanates
constituent la première cause d'asthme chimique professionnel.
*Les polyuréthanes résultent d'une réaction de polycondensation entre des
molécules de diisocyanates et des polyols.
*Les circonstances les plus fréquentes de sensibilisation sont :la
fabrication de mousse polyuréthanes à chaud,les travaux d'isolation
thermique,la soudure sur fil gainé au polyuréthane chaud et surtout la
pulvérisation de peintures et vernis au pistolet en carrosserie
automobile.
*Le mode de pénétration des isocyanates est essentiellement par voie
respiratoire sous forme de vapeurs (monomères de TDI et de HDI volatils à
température ambiante, monomères de MDI quand la température de mise en
?uvre est supérieure à 45°C, monomères et prépolymères libérés par la
décomposition thermique des polyuréthanes) soit sous forme de
gouttelettes(mono et prépolymère d'HDI) lors de l'application au pistolet
de peinture et vernis polyuréthanes .
*Les manifestations pathologiques sont dominées en fréquence et en
gravité par les atteintes respiratoires.Quelques observations d'eczéma de
contact ont été publiées.
CAS CLINIQUE N°1 INTRODUCTION
Il s'agit de Mr E ,29 ans, peintre au pistolet dans une entreprise de
fabrication de matériel agricole, adressé dans le service de pathologie
professionnelle par son médecin du travail pour suspicion d'asthme aux
isocyanates et avis d'aptitude à son poste de peintre au pistolet.
DESCRIPTION DU CAS CLINIQUE
CURSUS PROFESSIONNEL -Mr E quitte l'école à l'âge de 16 ans
-Obtention du CAP peintre en bâtiment après 2 ans d'apprentissage
-travail 2 ans comme intérimaire en tant que peintre en bâtiment ou peintre
au pistolet
-Employé dans l'entreprise KUHN en tant que peintre au pistolet depuis 8
ans
SITUATION ACTUELLE Arrêt maladie depuis 1 mois pour une durée de 3 semaines. POSTE DE TRAVAIL (interrogatoire du salarié et description écrite du
médecin du travail)
Mr E est employé en tant que peintre au pistolet depuis 8 ans dans une
entreprise de fabrication de matériel agricole.Il pulvérise la deuxième
couche de peinture, contenant des isocyanates comme durcisseur, sur des
pièces métalliques,éléments des machines agricoles,qui ont déjà subi un
traitement par cataphérèse.Il a pour moyens de protection :une cagoule à
addiction d'air, reliée à un compresseur qui puise l'air de l'extérieur et
qui possède un filtre à charbon actif.Il dispose de vêtements de protection
adaptés ainsi que de bottes. Il est amené à nettoyer dans la cabine ,le
pistolet au diluant sans port de masque (composition du
diluant :40%d'acétate de butyle et 60% de xylène). Le mélange du durcisseur
et de la base est fait automatiquement.
ANAMNESE Depuis 3 à 4 mois , Mr E présente des accés de toux irritative,peu
productive, quinteuse , spasmodique, survenant après le travail,
s'accompagnant de quelques réveils nocturnes, d'une oppression thoracique
et de quelques sibilants.Ces manifestations sont rythmées par les journées
de travail et s'accompagne d'un coryza.
Il consulte son médecin traitant qui réalise une radiographie du thorax qui
s'avère normale et débute un traitement par corticoïdes inhalés et
ventoline.
IL consulte un pneumologue pour des examens complémentaires :
. Prick test aux pneumoallergènes classiques :négatif
. EFR :absence de perturbation fonctionnelle respiratoire inter
critique.
. Test à la métacholine en période d'activité professionnelle après
arrêt du traitement :positif avec un DP 20 à 160 (g ;les
manifestations cliniques habituellement ressenties ont été reproduites
lors de ce test.
(Mise en évidence d'une hyperréactivité bronchique aspécifique
(Prescription d'un taitement de fond par AINS et poursuite des béta 2
mimétique de courte durée d'action à la demande. Sur le plan professionnel, un reclassement a été envisagé et l'employeur
propose comme poste de reclassement un poste de préparateur de peinture.
III.CONDUITE A TENIR ET DISCUSSION 1) Visite et étude des 2 postes de travail (le poste initial et le poste
proposé en reclassement)
2) Examens complémentaires
3) Interprétation des examens complémentaires
4) Prévention collective et individuelle
5) Réparation :déclaration en maladie professionnelle
1) Étude de postes
Poste de peintre au pistolet :le salarié pulvérise la peinture contenant
des isocyanates comme durcisseur dans une cabine à flux laminaire dont
l'aspiration est bien verticale , après vérification au test du fumigène
sans reflux vers le salarié Le thermoanémomètre retrouve un débit d'air
conforme à ce qui est préconisé pour ce type d'installation et une
température de 23°.Les gouttelettes de peintures sont récupérées par un
rideau d'eau et les caillebotis sont nettoyés par une entreprise
extérieure.Le nettoyage du pistolet ou la réparation du pistolet en cours
de poste se fait dans la cabine au diluant sans port de masque. Le
durcisseur est rajouté à la peinture à raison de 25% à l'entrée de la
cabine par un pompage automatique à partir des cuves de stockages situées
dans une salle réservée à cet effet.
Dans cette même salle, le salarié est amené à réaliser le remplissage des
cuves en isocyanates par un déversement manuel tous les deux jours sans
protection respiratoire d'où une exposition potentielle à des pics
d'isocyanates. Poste de préparateur de peinture :
Le salarié est chargé du contrôle et de la surveillance du traitement des
structures métalliques.Les pièces accrochées au début de chaîne plongent
par cycle dans des cuves de 35 m2 (deux cuves de dégraissage, deux cuves de
rinçages à l'eau, une cuve de phosphatation, une cuve de rinçage à l'eau
déminéralisée , une cuve de cataphérèse qui contient 3% de solvant et 15%
de peinture).Il s'agit d'un procédé par électrodéposition de peinture.Le
préparateur de peinture doit veiller au traitement des eaux lors de la
vidange de ces cuves, surveiller le procédé de cataphérèse ,
échantillonner les cuves et entretenir le procédé. En cas de panne,il doit
intervenir directement sur les cuves qui sont isolées du reste de l'atelier
par un barrage en fer.L'employeur précise qu'il n'y a pas d'isocyanates
dans les cuves de peinture.Néanmoins le préparateur de peinture peut être
amené à aller dans le local de préparation avec exposition possible aux
isocyanates.
2)Examens complémentaires
. Test à la métacholine 10 jours après arrêt de l'exposition
professionnelle aux isocyanates :négatif
. Dosage des IgE spécifiques aux isocyanates par la technique du
RAST:TDI positif classe II, aux isocyanates MDI positif classe III,
aux isocyanates HDI positif de classe III.
3)Interprétation des tests :
. Le test à la métacholine positif durant l'exposition aux peintures est
en faveur d'une hyperréactivité bronchique.
. Ce même test qui se négative lors de l'arrêt de l'exposition est en
faveur d'une étiologie professionnelle.
. La mise en évidence d'IgE spécifiques isocyanate-albumine humaine par
la technique du RAST témoigne du caractère allergique de l'asthme et
du lien avec les isocyanates (Remarque :la spécificité de ce test est
bonne , mais les IgE spécifiques ne sont retrouvés que dans 15 à 27 %
des cas).
4)Prévention
(Individuelle
Mise en inaptitude définitive à tout poste dans l'atelier de peinture ainsi
qu'à tout poste comportant une exposition forte ou régulière à des
irritants ou à des allergènes respiratoires. Changement de poste immédiat.
Surveillance médicale régulière (examen clinique et EFR à intervalle
régulier) (Collective
Nécessité de revoir les conditions d'exposition aux isocyanates dans
l'entreprise afin d'éviter d'autres cas de sensibilisation.
Lorsque c'est possible il faut :
> Substituer aux diisocyanates des prépolymères de plus haut poids
moléculaires et moins volatils
> Utiliser des diisocyanates en circuit fermé
> Eviter les pics d'exposition intermittents
> Informer le personnel des risques présentés par l'emploi des
isocyanates
> Prévoir des dispositifs d'aération à toutes les sources de vapeurs
d'isocyanates
> Doter le personnel de protections collectives et individuelles
efficaces et s'assurer de leur bonne utilisation lors de toute
manipulation des isocyanates
> Pratiquer fréquemment des contrôles d'atmosphère. Une circulaire du 5
mai 1986 (non paru au JO) a fixé des limites d'exposition (sans
caractère réglementaire) valables pour tous les diisocyanates : VLE à
0.02 ppm et la VME à 0.01ppm . 5)Réparation
Réaliser la déclaration en maladie professionnelle de cet asthme au ti