Des coups de pouce langage à l'école maternelle - Paris 12b Nation

En CP ces ateliers, conduits 4 fois par semaine sur ¾ /1 heure environ ont pour ...
Un examen attentif des compétences exigibles en fin de maternelle, de ces ...

Part of the document


Des coups de pouce langage à l'école maternelle
pendant l'aide personnalisée...
... ou quand on le peut
En maternelle des expériences ont été conduites par l'AsFoRel (association
de formation et de recherche sur le langage) : des « facilitateurs de
langage », à partir d'histoires à parler, proposent à des enfants entre 3
et 6 ans des constructions langagières adaptées au niveau de langage de
chaque enfant.
Pour les enfants de GS, G.Chauveau propose des modules de trois mois à
raison de quatre fois par semaine sur le modèle des « Coups de pouce » Clé,
conduits depuis de nombreuses années pour les élèves de CP.
En CP ces ateliers, conduits 4 fois par semaine sur ¾ /1 heure environ ont
pour objectif de faire entrer dans la lecture /écriture des enfants
« fragiles » sur le plan scolaire et dont l'environnement familial ne
stimule pas cette entrée dans l'écrit. Un second objectif étant d'impliquer
les familles. Dispositif CLA destiné aux petits parleurs
Un groupe de cinq enfants et un adulte
. ¼ d'h de goûter avec conversation informelle
. ¼ d' h de retour sur les activités de la journée
. ¼ d'h parler autour d'un livre lu par l'animateur: compréhension,
reformulation
. ¼ d'h d'échanges à propos d'un animal, d'une affiche, d'une image et
production d'une trace écrite pour la classe ou pour la famille
L'ensemble s'accompagne d'un abonnement à la revue Tobbogan, ce qui permet
l'entrée de l'écrit dans la famille et peut servir de support d'échange
entre enfants et parents. Ces dispositifs, CLA ou Clé sont financés par des budgets « politique de la
Ville » dans le cadre de la « réussite éducative », ou bien simplement par
des communes, hors du temps scolaire. Les pistes qui vont suivre, portent sur le temps scolaire, celui de l'aide
personnalisée, mais aussi sur tout les temps pendant lesquels un adulte de
l'école maternelle parvient à travailler pendant une quarantaine de
minutes avec un petit groupe d'enfants. Le public destinataire Ce sont les élèves que l'on appelle généralement « les petits parleurs ».
Ils sont de plusieurs sortes. Les inhibés, qui n'osent pas se risquer, dans
le grand groupe, ceux qui n'ont pas les mots pour exprimer ce qu'ils
ressentent ou ne disposent pas encore d'une syntaxe construite, même
embryonnaire.
Ces problèmes peuvent en croiser d'autres : le non respect des règles parce
qu'elles ne sont pas intériorisées, ou par provocation (ressenti de mal
être), voire de l'agressivité ; quand on n'a pas les mots pour exprimer ce
qu'on ressent parfois on tape. Ce sont les coups en guise de mots,
phénomène qu'on retrouvera tout au long de scolarité et même chez les
adolescents.
Lors d'une conférence récente organisée par l'OMEP, Serge Boimare et Maryse
Métra ont développé dans des « Regards croisés » cette thématique. Les
adolescents « empêchés d'apprendre » que S.Boimare accompagne au centre
Claude Bernard à Paris, ressemblent fort à ces enfants de maternelle
évoqués par M.Métra, enfants dont le moi n'est pas assez solide, qui n'ont
pu intérioriser une image sécurisante de la famille, en particulier de la
mère. Quels appuis pour ces ateliers ? Si l'on examine les programmes de 2008 et qu'on les compare à ceux de 2009,
un des champs disciplinaires a disparu, le « Vivre ensemble » remplacé par
« Devenir élève ». Un examen attentif des compétences exigibles en fin de
maternelle, de ces deux domaines fait apparaître, dans ceux de 2009, trois
compétences complémentaires : « Dire ce qu'il apprend, exprimer ses
émotions, éprouver de la confiance en soi ». Si ces compétences doivent
être travaillées avec tous les élèves de la classe, elles méritent de
l'être encore plus spécifiquement encore avec les élèves ciblés dans les
paragraphes précédents. Quels outils et activités ? . Bien sûr toutes les activités langage proposées dans le document
d'accompagnement des programmes de 2002
. La vidéo du CNDP qui existe aussi aujourd'hui en DVD « Parole,
langage, apprentissages » et en particulier trois séances proposées :
1. Parler devant les autres
2. Comprendre, formuler pour résoudre un problème
3. Des occasions pour parler
. L'ouvrage de Jacques Fortin «Mieux vivre ensemble dès la
maternelle », véritable programme qui se développe sur les trois
cycles de l'école élémentaire, propose pour l'école maternelle, douze
séances qui travaillent l'expression des sentiments et des émotions en
proposant des supports, d'albums, de jeux, d'images qui aident à créer
le dialogue.
. On peut aussi préparer en petit groupe l'activité qui sera ensuite
conduite en grand groupe dans la classe, lecture d'album, découverte
de jeux, commentaire d'affiches...Les petits parleurs pourront ainsi
se familiariser avec un contenu, du vocabulaire, de la syntaxe qui les
aideront ensuite dans le grand groupe à oser car pour une fois ils
auront une « marche » d'avance sur leurs petits camarades et surtout
auront été outillés pour oser prendre la parole.
. La réciproque est vraie, il est possible de reprendre avec le petit
groupe des activités conduites dans la classe pour conforter et
donner la possibilité de s'exprimer alors que ce n'avait pas été
possible dans le grand groupe.
. L'apprentissage de comptines et de chansons et tous les jeux de
langage sont propices pour ce temps d'aide personnalisée.
. Les imagiers sont d'excellents supports, en particulier celui produit
par Sylvie Cèbe, Jean-Louis Paour et Roland Goigoux, comme support à
Phono pour développer les compétences phonologiques et Catégo pour
apprendre à catégoriser.
. De nombreux jeux de société peuvent être occasion d'échanges et
d'apprentissages avec ces élèves. (mémory, loto, jeux de l'oie...)
Quelles attitudes pour le maître ? Il importe que le maître qui a en charge cette aide personnalisée sache
écouter, l'écoute de l'adulte crée un sentiment de sécurité.
Ne pas interrompre pour corriger, et plutôt reformuler que corriger. Par
exemple lorsqu'un enfant dit « je veux aller au pestacle », lui répondre :
« Ah ! tu veux aller au spectacle. »
Eviter les questions fermées, poser des questions ouvertes. Ainsi éviter «
As-tu aimé le livre ? », préférer : « Qu'as-tu aimé dans ce livre ? ». Bien sûr les activités et outils évoqués dans ce texte ne sont pas
limitatifs. La liste mérite d'être enrichie et les activités analysées en
fonction du bénéfice pour les élèves. Liliane Chalon avril 2009