Dépisatge du cancer du sein - CCR
Le dépistage, c'est vérifier par le biais d'examens si la maladie est présente dans
un groupe de personnes chez qui on n'observe pas de symptômes de cette ...
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1. La campagne 2010 et son évaluation Le Programme de dépistage du cancer du sein de la Communauté française a
lancé, au début de l'année 2010, une nouvelle campagne de communication
destinée aux femmes âgées de 50 à 69 ans.
Le spot de cette campagne a déjà été diffusé en radio et en télévision à
deux reprises, d'abord du 15 au 28 février, puis du 19 au 25 avril. Les
prochaines diffusions sont prévues en octobre et novembre prochains.
Pour visionner le spot :
www.questionsante.org/05campagnes/spots/lemammotest2010.htm
Le Service communautaire de promotion de la santé - Question Santé et le
Centre Communautaire de Référence pour le dépistage des cancers ont mené
une évaluation de la première phase de la campagne de communication.
L'étude « post-test » de campagne a été confiée à l'institut Dedicated
Research. Elle a été réalisée entre le 3 mai et le 12 mai 2010 et
comportait deux volets : une enquête auprès de médecins généralistes ; et
une enquête auprès de femmes âgées de 50 à 69 ans. Objectif : vérifier leur
perception de cette campagne de communication.
2. La perception de la campagne 2010 par les femmes de 50 à 69 ans
- Après seulement deux vagues de diffusion, plus de 60% des femmes de 50 à
69 ans interrogées ont identifié la campagne (ce qui est supérieur à la
moyenne observée par l'institut Dedicated Research pour d'autres campagnes
sur des sujets de santé). La campagne a touché de manière homogène les
femmes de toutes les classes socioprofessionnelles.
- L'évaluation montre que l'information retenue par les femmes de la
tranche d'âge concernée est cohérente avec les messages diffusés (dépistage
du cancer du sein, mammotest, etc.), même si deux éléments sont moins bien
identifiés : la gratuité de l'examen et sa répétition tous les 2 ans.
- La note d'appréciation recueillie par la campagne est un 8,1/10 (ce qui
est supérieur à la moyenne de 6,5 observée par l'institut Dedicated
Research pour d'autres campagnes sur des sujets de santé). Sont plus
particulièrement appréciés le caractère amusant de l'annonce, son
originalité, sa capacité d'interpeller, sa clarté, son ton, sa crédibilité
et l'utilisation du dessin animé.
- Les trois quarts des femmes ayant vu le spot expriment une nette
préférence pour un message faisant appel à des seins dessinés plutôt qu'à
une image réelle. Les raisons invoquées sont : « c'est plus amusant »,
« c'est plus pudique », « on mémorise mieux », « cela fait moins peur »,
« c'est moins choquant », « cela attire plus l'attention », « c'est plus
original », « c'est moins vulgaire ». Des réticences sont évoquées par une
minorité de femmes interrogées.
- Quant à leurs canaux d'information privilégiés, les femmes interrogées
font confiance, dans l'ordre décroissant, au conseil d'un médecin, à un
spot télévisé, à la lettre d'invitation pour les femmes, à la mutuelle et
au pharmacien.
- Parmi les raisons pouvant justifier le fait de ne pas réaliser un
dépistage, la peur des résultats est évoquée par 32% des répondantes ; le
coût de l'examen par 18% (le mammotest étant gratuit, ce frein est sans
doute plutôt lié à la confusion avec le bilan sénologique) ; la peur de la
douleur par 16% ; et l'absence de recommandation par le médecin par 15%.
- Il faut noter que 48% des femmes interrogées qui n'ont pas réalisé de
mammotest dans le courant des 2 dernières années déclarent une intention de
le faire au cours des 6 prochains mois.
- Il est frappant de constater que 97% des répondantes jugent assez
importante à très importante la pratique de dépistage des cancers pour une
femme de 50 à 69 ans.
- Parmi les cancers importants à faire dépister, le sein est cité par 95%
des répondantes. Le cancer du col de l'utérus vient ensuite avec un score
de 56%, suivi du cancer de l'intestin et du côlon (40%).
3. La perception de la campagne 2010 par les médecins généralistes
Il faut savoir que la campagne de communication (notamment audiovisuelle)
n'était pas destinée a priori aux médecins. Ceux-ci avaient reçu avant le
lancement de la campagne une affiche et une brochure spécifique, via la
Société Scientifique de Médecine Générale (voir
www.ssmg.be/new/index.php?Page=78).
- Après seulement deux vagues de diffusion, plus de 50% des médecins
interrogés ont identifié la campagne (ce qui est supérieur à la moyenne de
40% observée par l'institut Dedicated Research pour d'autres campagnes sur
des sujets de santé).
- La télévision est de loin le média le plus visualisé.
- La note d'appréciation recueillie par la campagne est un 6,5/10 (ce qui
est équivalent à la moyenne observée par l'institut Dedicated Research pour
d'autres campagnes sur des sujets de santé et donc positif pour une
campagne qui n'était pas destinée spécifiquement aux médecins). Sont plus
particulièrement appréciés le caractère amusant de l'annonce, son
originalité, sa simplicité, sa capacité d'interpeller, sa clarté et
l'utilisation du dessin animé.
- 80 % des médecins interrogés ayant vu le spot expriment également une
nette préférence pour un message faisant appel à des seins dessinés plutôt
qu'à une image réelle. Les raisons invoquées sont : « cela fait moins
peur », « c'est plus amusant », « c'est plus original », « cela marque
plus », « cela engendre moins de tabou », « c'est plus accrocheur ». Des
réticences sont évoquées par une minorité des médecins interrogés : 7%
citent comme faiblesse le manque d'informations précises et 6% le caractère
trop amusant de l'annonce.
- Parmi les freins pour les femmes à la réalisation d'un dépistage, les
médecins interrogés évoquent la peur d'avoir mal (25%) et la peur du
diagnostic (25%).
- 41 % des médecins interrogés déclarent avoir observé une augmentation des
demandes de prescriptions de mammotest ; 34% déclarent avoir observé une
augmentation des demandes d'informations sur le mammotest ; et 23% ont eu
plus de patientes qui ont parlé du cancer du sein en consultation.
Enfin, relevons également que parmi les médecins interrogés :
- 64% considèrent qu'il est important de réaliser des campagnes de
sensibilisation du public ;
- 79% considèrent qu'il est important de proposer le dépistage du cancer du
sein aux femmes de 50 à 69 ans ;
- 84% disent connaître très bien ou assez bien le programme de dépistage du
cancer du sein par mammotest ;
- 71% considèrent le programme de dépistage du cancer du sein par mammotest
comme très efficace ou assez efficace.
4. Conclusions
Ces résultats permettent de constater que la campagne a globalement atteint
ses objectifs de communication et que la légitimité du dépistage du cancer
du sein est reconnue tant par les femmes que les médecins. Il semble qu'il
faille insister à l'avenir sur la nécessité de répéter l'examen tous les
deux ans et sur sa gratuité.