(texte intégral) l'Ethique protestante et l'esprit du capitalisme

27 mai 2002 ... A l'occasion, les prédestinés pouvaient être sujets aux erreurs ...... À côté d'écrits
théoriques sur les mathématiques, la sculpture, ...... Un examen approfondi des
Works of the Puritan Divines donnera de nombreuses références. ...... trouve
préfigurée chez Calvin (voir notamment Institutio christiana, Il, cap.

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|Max WEBER |
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|(1904-1905) |
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|L'éthique protestante |
|et l'esprit du |
|CAPITALISME |
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|Un document produit en version numérique par Jean-Marie Tremblay, |
|professeur de sociologie |
|Courriel: jmt_sociologue@videotron.ca |
|Site web: http://pages.infinit.net/sociojmt |
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|Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences |
|sociales" |
|Site web: |
|http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/|
|index.html |
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|Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque |
|Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi |
|Site web: http://bibliotheque.uqac.uquebec.ca/index.htm |
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|Table des matières |
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|Avant-propos |
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|CHAPITRE PREMIER. - Le problème |
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|1º Confession et stratification sociale. |
|2º L' « esprit » du capitalisme. |
|3º La notion de Beruf chez Luther. Objectifs de la recherche. |
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|CHAPITRE DEUXIÈME. - L'éthique de la besogne dans le |
|protestantisme ascétique |
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|1º Les fondements religieux de l'ascétisme séculier. |
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|A. Le calvinisme |
|B. Le piétisme |
|C. Le méthodisme |
|D. Les sectes baptistes |
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|2º Ascétisme et esprit capitaliste. |
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|OUVRAGES CITÉS |
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| | Le mêm texte est disponible
en format image (converti en format pdf)
sur le site de la Bibliothèque nationale de France : http://gallica.bnf.fr
AVANT-PROPOS
( (retour à la table des matières)
[1] Tous ceux qui, élevés dans la civilisation européenne d'aujourd'hui,
étudient les problèmes de l'histoire universelle, sont tôt ou tard amenés à
se poser, et avec raison, la question suivante : à quel enchaînement de
circonstances doit-on imputer l'apparition, dans la civilisation
occidentale et uniquement dans celle-ci, de phénomènes culturels qui - du
moins nous aimons à le penser - ont revêtu une signification et une valeur
universelle?
Ce n'est qu'en Occident qu'existe une science dont nous reconnaissons
aujourd'hui le développement comme « valable ». Certes, des connaissances
empiriques, des réflexions sur l'univers et la vie, des sagesses profondes,
philosophiques ou théologiques, ont aussi vu le jour ailleurs - bien que le
développement complet d'une théologie systématique, par exemple,
appartienne en propre au christianisme, influencé par l'hellénisme (seuls
l'Islam et quelques sectes de l'Inde en ont montré des amorces). Bref, nous
constatons ailleurs le témoignage de connaissances et d'observations d'une
extraordinaire subtilité, surtout dans l'Inde, en Chine, à Babylone, en
Égypte. Mais ce qui manquait à l'astronomie, à Babylone comme ailleurs -
l'essor de la science des astres à Babylone n'en est que plus surprenant -,
ce sont les fondements mathématiques que seuls les Grecs ont su lui donner.
Dans l'Inde, la géométrie ne connaissait pas la « démonstration »
rationnelle, élaborée elle aussi par l'esprit grec au même titre que la
physique et la mécanique; de leur côté, les sciences naturelles indiennes,
si riches en observations, ignoraient la méthode expérimentale qui est -
hormis quelques tentatives dans l'Antiquité - un produit de la Renaissance,
tout comme le laboratoire moderne. En conséquence la médecine, d'une
technique empirique très développée, notamment dans l'Inde, y était
dépourvue de fondement biologique et surtout biochimique. Hormis
l'Occident, aucune civilisation [2] ne possède une chimie rationnelle.
La méthode de Thucydide manque à la haute érudition des historiens
chinois. Certes, Machiavel trouve des précurseurs dans l'Inde, mais toutes
les politiques asiatiques sont dépourvues d'une méthode systématique
comparable à celle d'Aristote, et surtout leur font défaut les concepts
rationnels. Les formes de pensée strictement systématiques indispensables à
toute doctrine juridique rationnelle, propres au droit romain et à son
rejeton, le droit occidental, ne se rencontrent nulle part ailleurs. Et
cela malgré des débuts réels dans l'Inde, avec l'école Mîmâmsâ, malgré de
vastes codifications, comme en Asie antérieure, et en dépit de tous les
livres de lois indiens ou autres. En outre seul l'Occident connaît un
édifice tel que le droit canon.
De même pour l'art. D'autres peuples ont eu probablement une oreille
musicale plus développée que la nôtre; à coup sûr, ils ne l'avaient pas
moins délicate. Diverses sortes de polyphonies ont été largement répandues
dans le monde. On trouve ailleurs que chez nous le déchant, le jeu
simultané de plusieurs instruments. D'autres ont connu et calculé nos
intervalles rationnels musicaux. Mais la musique rationnellement harmonique
- contrepoint et harmonie -; la formation du matériel sonore à partir des
accords parfaits; notre chromatisme et notre enharmonie, non pas rapportés
à un système de distances [distanzmäBig], mais, depuis la Renaissance,
interprétés en termes d'harmonie rationnelle; notre orchestre groupé autour
du quatuor à cordes, avec son ensemble organisé d'instruments à vent et sa
basse continue; notre système de notation, qui a rendu possibles la
composition et l'exécution de la musique moderne et en assure l'existence
durable; nos sonates, symphonies, opéras - bien qu'il y eût dans les arts
musicaux les plus divers musique à programme, altérations tonales et
chromatisme - et le moyen de les exécuter, c'est-à-dire nos instruments
fondamentaux : orgue, piano, violon, etc. -, voilà qui n'existe qu'en
Occident.
Durant l'Antiquité et en Asie, l'ogive a été employée comme élément
décoratif; on prétend même que l'Orient n'a pas ignoré la croisée d'ogives.
Mais l'utilisation rationnelle de la voûte gothique pour répartir les
poussées, pour couvrir des espaces de toutes formes et surtout en tant que
principe de construction de vastes monuments, base d'un style englobant
sculpture et peinture, tel que le créa le Moyen Age, tout cela est inconnu
[3] ailleurs que chez nous. Il en va de même de la solution du problème de
la coupole, dont le principe technique a pourtant été emprunté à l'Orient,
et de la rationalisation devenue pour nous « classique » de l'art dans son
ensemble - en peinture par l'u