Compte-rendu de l'intervention de M.Molin, professeur de littérature ...

Il est cependant supérieur de près d'un point au résultat national (89,2 %) et
excède de 4,6 ... La série STMG représentait ainsi l'année dernière un peu plus
de 10 % des inscrits en ... le CRM (Centre National Ressources Mercatique
Vente) http://crcm-tl.fr/index.php ... Les résultats aux examens du BTS de la
session 2016.

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Compte-rendu de l'intervention de M.Molin, professeur de littérature en TL Le français en TL s'appelle littérature et en effet c'est une matière
différente du français de première. Deux ?uvres sont au programme (national). Ce programme est modifié par
moitié tous les ans ; donc une ?uvre reste 2 ans au programme. Les ?uvres
sont étudiées l'une après l'autre. On passe à la 2e en janvier. Pour entrer en TL des pré-requis sont nécessaires : -Il faut maîtriser la méthode de dissertation et savoir approcher une ?uvre
sur le plan stylistique (méthode du commentaire) -Il faut connaître dès septembre de façon très approfondie les ?uvres qui
seront étudiées. Au DEBUT de chaque séquence il y a un test de
connaissances détaillées de l'?uvre. Donc vous devez lire au moins une fois ces ?uvres pendant l'été. Lisez
crayon en main et rédigez un résumé PRECIS qui vous servira tte l'année.
Pour le bac, on considère que le minimum, c'est d'avoir lu deux fois. Mais
les élèves sérieux les lisent trois fois.... Il y a deux heures de littérature par semaine en TL, voire 2h30 en cas
d'acper. A l'examen, l'épreuve dure deux heures. C'est donc une épreuve d'une
extrême rapidité. Il s'agit de répondre à deux questions (notées sur 12 et
8 points : il est conseillée de commencer par la question la mieux notée).
Les questions portent toutes les deux sur la même ?uvre. On ne fait pas de
pronostic : une ?uvre peut tomber deux années de suite. Les réponses sont
structurées comme des dissertations et s'appuient sur de références
précises au texte (et donc s'accompagnent d'analyse de procédés). L'épreuve
se fait sans livre. On rend 8 pages (deux fois 4 au moins). La moyenne
académique est de 11. Toute la palette des notes est utilisée. On peut
avoir de très bonnes notes mais aussi.... (En cas de méconnaissance du
texte ce qui est lourdement sanctionné). Le coefficient est de 4. La charge de travail personnel est la suivante : -Travail préparatoire pendant l'été -2 à 3 heures de travail par semaine ensuite notamment pour rédiger des
fiches de cours et les mémoriser. Programme pour l'année 2015/16 : attention, chaque ?uvre concerne un
domaine (et non un objet d'étude). Voici une copie du Bulletin officiel :
http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=87548 Pour l'année scolaire 2015-2016, la liste des ?uvres obligatoires
inscrites au programme de littérature de la classe terminale de la série
littéraire est la suivante. A. Domaine d'étude « Littérature et langages de l'image » ?uvres :
- Sophocle, ?dipe Roi (édition au choix du professeur).
- Pier Paolo Pasolini, ?dipe Roi, film italien, 1967 (édition au choix du
professeur).
Le programme de l'enseignement de littérature en classe terminale de la
série littéraire (arrêté du 12 juillet 2011 publié au B.O.E.N. spécial n°
8 du 13 octobre 2011) indique que le travail sur le domaine « Littérature
et langages de l'image » doit « conduire les élèves vers l'étude précise
des liens et des échanges qu'entretiennent des formes d'expression
artistiques différentes ». L'inscription au programme de la tragédie de
Sophocle ?dipe Roi (~425 av. JC) et de la version filmique qu'en a donnée
Pier Paolo Pasolini (1967) met en jeu les relations entre littérature et
langage cinématographique. La pièce de Sophocle et le film de Pasolini
relèvent à l'évidence de la relation d'adaptation. La lecture croisée de
l'un et de l'autre, recourant aux outils d'analyse adéquats à chacun,
permettra aux élèves d'apprécier les ?uvres « dans la double perspective
de leur singularité et de leur intertextualité ».
Avec ?dipe Roi, Sophocle ouvre une nouvelle ère du tragique, dont les
conflits ne jouent plus seulement entre l'humain et des forces divines,
mais aussi entre le sujet et sa propre conscience, faisant surgir ainsi
l'individu au c?ur de la Cité.
L'?dipe Roi de Pasolini s'affiche comme une réécriture de la pièce de
Sophocle. Emblématique du « cinéma de poésie » théorisé par le
réalisateur, le film fait de la tragédie antique l'archétype d'un
questionnement sur soi, qui met aussi en jeu l'énigme de l'identité
créatrice. Doublement dépaysée dans le temps et dans l'espace, la pièce y
est enchâssée dans une fable autobiographique qui la réinterprète à la
lumière des thèses freudiennes sur le « complexe d'?dipe ». De la
cristallisation initiale à la sublimation finale, le film relate, en
s'attachant à manifester cinématographiquement la subjectivité d'un
auteur, un parcours initiatique dont la tragédie grecque retrace, en
abyme, la préhistoire. Traitée sur un mode onirique, la pièce de Sophocle
s'inscrit dans le film à la manière d'un scénario inconscient et
archaïque, dans lequel symboles et silences sont aussi signifiants que
les mots, les sons et les cris. À la fois autoportrait et figure
légendaire, le héros tragique devient, comme dans la pièce antique, le
vecteur d'une interrogation sur la condition humaine, dont la portée
universelle est clairement signifiée par le syncrétisme culturel qui
caractérise le choix des décors, des costumes et de la musique.
La tragédie antique se fait aussi, conformément à sa fonction originelle,
l'instrument d'une mise en question du présent. La transposition de la
pièce de Sophocle dans un univers « primitif » et « barbare » traduit,
chez Pasolini, une nostalgie du sacré, dont l'oubli ou la négation fonde
le tragique moderne. L'épilogue du film, inspiré d'?dipe à Colone,
l'infléchit vers une réflexion sur le collectif, de nature politique, qui
tout à la fois rappelle l'origine de la tragédie et appelle une réflexion
sur le rôle de l'homme, et plus particulièrement de l'artiste, au sein de
la Cité.
Quelques ressources pour les professeurs
Sur la tragédie et sur ?dipe roi de Sophocle :
- Aristote, Poétique (trad. J. Hardy), Gallimard, « Tel », 1996.
- Nietzsche, Friedrich, La Naissance de la tragédie, Gallimard, Folio
Essais, 1989.
- Sodini-Dubarry, Christine, Étude sur Sophocle, ?dipe roi, Ellipses, «
Résonances », 1994.
- Hoffmann, Georges, ?dipe roi, PUF, « Études littéraires », 1990.
Sur le film de Pasolini :
- Bernard de Courville, Florence, ?dipe roi de Pasolini. Poétique de la
mimèsis, L'Harmattan, 2012.
- Ceccatty (de), René, Pasolini, Gallimard, « Folio biographies », 2005.
- Duflot, Jean, Pasolini. Entretiens avec Pier Paolo Pasolini, Pierre
Belfond, 1970.
- Revue d'esthétique, n° 3 hors-série : « Pasolini », Paris, Jean-Michel
Place, 1992.
- Vontrat, Fabienne, « ?dipe roide Sophocle à Pasolini », http://la-
psychanalyse-encore.fr/La_psychanalyse_encore/PSYCHANALYSE_et_CINEMA.html
Sur le mythe d'?dipe :
- Lobo, Ana Lúcia, « Freud face à l'Antiquité grecque : le cas du
Complexe d'?dipe », http://anabases.revues.org/185
- Scherer, Jacques, Dramaturgies d'?dipe, PUF, 1987.
- Vernant, Jean-Pierre et Vidal Naquet, Pierre, ?dipe et ses mythes,
éditions Complexe, « Historiques », 2006.
- Vogin, Magali, « La fuite d'?dipe de Corinthe à Thèbes »,
http://etudesromanes.revues.org/620, 2012.
Ressources visuelles :
- Court extrait d'une interview de Pasolini sur ?dipe roi :
www.ina.fr/video/I04154749
Plusieurs extraits de différentes versions du mythe d'?dipe sont visibles
en ligne sur le site : http://fresques.ina.fr/en-scenes/parcours/0021/la-
tragedie-grecque-et-ses-reecritures.html B. Domaine d'étude « Lire-écrire-publier » ?uvre :
- Madame Bovary de Gustave Flaubert
Le programme de l'enseignement de littérature en classe terminale de la
série littéraire (arrêté du 12 juillet 2011 publié au B.O.E.N. spécial n°
8 du 13 octobre 2011) indique que le travail sur le domaine « lire-écrire-
publier » invite les élèves « à une compréhension plus complète du fait
littéraire, en les rendant sensibles, à partir d'une ?uvre et pour
contribuer à son interprétation, à son inscription dans un ensemble de
relations qui intègrent les conditions de sa production comme celles de
sa réception ou de sa diffusion ».
Pour l'étude de Madame Bovary de Gustave Flaubert, le professeur
privilégiera l'analyse de la genèse qui permet aux élèves de pénétrer
dans le laboratoire de l'écrivain et de s'interroger sur le processus de
création du roman. Les étapes successives de l'avant-texte (plans,
scénarios, esquisses, brouillons et manuscrits) constituent autant
d'éléments qui nous donnent accès à l'histoire de la création. Ils
rendent manifestes l'obsession et la passion du romancier pour le mot,
pour la phrase, son attention aux rythmes et aux harmonies, à la
dimension sonore de la langue, inscrivant la quête romanesque dans une
aventure poétique, stylistique et esthétique inédite. Flaubert fait du
roman un vaste poème narratif, où l'écriture s'astreint à une double
exigence de justesse absolue, sur le plan de la diction comme sur celui
de la fiction. La transformation d'un fait-divers banal en ?uvre d'art
éclaire également le travail de l'écrivain en amont du texte. Enfin, la
correspondance de Flaubert avec ses contemporains, véritable essai sur
l'art romanesque, permet de mieux comprendre la genèse du roman, révélant
l'épreuve d'une écriture qui rompt avec le mythe de l'inspiration.
Madame Bovary contribue ainsi à l'invention d'un nouveau rapport au
monde. La recherche du « neutre », de « l'impersonnalité », l'égalité de
traitement des personnages, des sujets et des points de vue,
affranchissent la littérature du devoir de représenter l'ordre constitué.
L'écriture flaubertienne porte à sa manière une esthétique de l'âge
démocratique, dévoilant un lien inextricable entre poétique et politique.
À cet égard, le professeur pourrait aborder avec les élèves dans une
perspective complémentaire la réception très polémique du roman en 1857.
Le procès qui s'en suivit notamment montre la complexité des liens entre
littérature et société