les types de phrase - Groupe 12

Liés à la définition des actes de langage fondamentaux, ils s'excluent l'un ......
Bruno réussira ses examens, j'espère. ; Les mythes, c'est bien connu, ont la vie ...

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LES TYPES DE PHRASE[1]
I. Réflexion préalable :
Les phrases réalisées dans leur infinie diversité peuvent être ramenées à
quelques structures fondamentales. La linguistique structurale a longtemps
privilégié la phrase déclarative (ou assertive), en l'utilisant comme
modèle canonique[2]. Or, de nombreuses phrases du français se plient
difficilement au modèle déclaratif : va-t-on dire, par exemple, qu'une
phrase impérative (ex : Sortez.) est une phrase « incomplète » caractérisée
par l'absence du groupe sujet ?
( Pour rendre compte des différences structurelles des phrases françaises,
on distingue différents types de phrases. [Rmq : le type déclaratif, malgré
son importance, n'est qu'un type possible parmi d'autres.]
La notion de types de phrases est fondée sur deux types d'approches :
. L'approche énonciative (ou communicative), qui repose sur la notion
d'actes de langage d'Austin, associe une structure de phrase
déterminée à l'un des trois actes de langage fondamentaux : constater
(asserter), interroger, ordonner. ( On distingue 3 types de phrases
fondamentaux : les types assertif (déclaratif), interrogatif,
impératif. On y ajoute souvent un quatrième type correspondant à
l'expression d'un sentiment vif du locuteur : le type exclamatif.
. L'approche syntaxique, développée par la grammaire générative et
transformationnelle de Chomsky fixe les caractéristiques
morphologiques et syntaxiques de ces types de phrase, et distingue :
o les types obligatoires : il s'agit des types fondamentaux
présentés plus haut, associés à un acte de langage déterminé.
Ils sont caractérisés par une structure syntaxique, une
morphologie et une intonation spécifiques.
o les types facultatifs (aussi appelés formes de phrase) : passif,
négatif, emphatique, impersonnel. Il s'agit des réagencements
particuliers des types obligatoires, possédant une structure
syntaxique et une morphologiques spécifiques, mais pas
d'intonation spécifique.
Rmq : on ne peut combiner les types obligatoires entre eux : une phrase ne
peut être à la fois déclarative et interrogative. En revanche, on peut
combiner types facultatifs et obligatoires : une phrase peut être
déclarative et négative, déclarative et passive, interrogative et négative
et passive, etc. Les limites de cette classification :
. L'exclamatif est-il un type obligatoire ? Cette structure phrastique a
certes une intonation particulière, mais elle n'implique pas en elle-
même une relation particulière entre le locuteur et le destinataire :
elle ne correspond pas à un acte de langage premier et unique.
D'ailleurs, les caractéristiques syntaxiques et morphologiques de la
phrase exclamative ne permettent pas de la distinguer des types
obligatoires de phrase : Fais attention à ce que tu fais ! (structure
impérative) Vous n'y pensez pas ! / Tu es magnifique ! (structure
assertive). En fait, l'exclamation ajoute à l'un des types
obligatoires l'expression de la subjectivité du locuteur à l'égard de
son énoncé (modalité). De ce point de vue, elle fait plutôt partie des
types de phrases facultatifs.
( On peut finalement retenir la classification suivante (voir Tomassone
p. 124 et Riegel alii p. 388) TYPES OBLIGATOIRES :
- Types énonciatifs qui regroupent les 3 types obligatoires de base.
Liés à la définition des actes de langage fondamentaux, ils s'excluent
l'un l'autre.
- Type « subjectif » : type exclamatif
TYPES FACULTATIFS (ou formes de phrase)
- Forme « logique » qui représente l'opposition positif/négatif
cumulable avec tous les autres types de phrases : toute phrase est
obligatoirement positive ou négative.
- Types de réarrangement communicatif : passif, emphase et impersonnel.
Ces formes de phrase sont des formes marquées par rapport aux formes
neutres. Elles peuvent se combiner les unes aux autres et sont souvent
imposées par les nécessités de la communication. C'est la répartition
de l'information dans la phrase qui est concernée (thématisation,
focalisation, voir + loin)
Au concours, c'est sur ce classement qu'il faudra vous appuyer pour classer
des types de phrases. Pour éviter de recopier plusieurs fois la même
phrase, il sera judicieux de classer les phrases selon leur type
obligatoire et à l'intérieur de chq type obligatoire d'indiquer les
différents types facultatifs que l'on rencontre) II. Types obligatoires :
A) Types énoncatifs
Rmq : On n'abordera pas en tant que telle la déclaration.
1) L'interrogation
Le type interrogatif est généralement associé à un acte d'interrogation ou
de questionnement. Le locuteur attend une réponse de son interlocuteur. Son
intonation la plus connue est montante (Tu viens ?), mais une courbe
intonative descendante se rencontre également (Qui est venu ?[3]). À
l'écrit, on marque l'interrogation par le point d'interrogation.
On établit une distinction entre :
a) L'interrogation totale qui porte sur l'ensemble du contenu
propositionnel et appelle une réponse globale oui ou non.
1- pas d'inversion : sous sa forme la plus simple, elle ne se
distingue de la phrase assertive que par une intonation spécifique
montante et par le point d'interrogation. Ex : Tu viens ? On la
rencontre souvent dans la conversation, au théâtre, etc.
2- interrogation avec inversion du sujet : on dit que l'inversion
est simple lorsque le sujet (uniquement pronoms personnels
conjoints sujets) est immédiatement placé après le verbe. Ex :
Rodrigue, as-tu c?ur ? - Es-tu si las de vivre ? (Corneille). On
dit que l'inversion est complexe quand le sujet reste placé avant
le verbe, mais est repris après le verbe par la forme du pronom
personnel sujet P3 qui s'accorde avec lui. Ex : Tchen tenterait-il
de lever la moustiquaire ? (Malraux)
3- interrogation avec est-ce que : ce terme complexe considéré
comme familier au 17e siècle s'emploie aujourd'hui aussi bien à
l'oral qu'à l'écrit. Il évite le recours à l'inversion S-Vbe.
b) L'interrogation partielle qui porte sur une partie de la phrase, sur
un des ses constituants qu'elle appelle en réponse. Ex : Qui as-tu
rencontré à la cérémonie de remise des prix ? Un des constituants de
la phrase interrogative est présenté comme non identifié et donc comme
une variable sur laquelle porte la demande d'information formulée au
moyen d'un terme interrogatif.
Dans l'exemple ci-dessus, l'interrogation porte sur l'identité du sujet.
Dans Quand part le train ?, l'interrogation porte sur le repérage temporel
Les autres éléments de la phrase interrogative véhiculent des informations
déjà acquises ou présupposées (dans le premier exemple, le locuteur tient
pour acquis que son interlocuteur est allé à la remise des prix).
La courbe intonative de l'interrogation partielle est descendante après une
attaque sur une note élevée qui met en valeur le terme interrogatif en tête
de phrase. Selon le constituant, l'interrogation partielle s'exprime à
l'aide de pronoms, déterminants, adverbes interrogatifs qui peuvent être
associés à l'inversion du sujet ou renforcés par est-ce que. ( Qui a pris
mon manteau / Que regardes-tu ? (pronom interrogatif)
Quel manteau veux-tu m'emprunter ? (déterminant interrogatif)
Combien de tulipes Louisa a-t-elle planté ? Où est-ce qu'elle les a
plantées (adverbes interrogatifs) c) Pragmatique de l'interrogation :
Rmq : ds chq partie de ce cours appelée « pragmatique » (c-à-d grosso
modo, acte que permet d'exercer le langage), on examine des cas
particuliers :
- soit des types de phrase qui induisent un acte qui n'est pas celui
auquel on est habitué (une interrogation qui ne sert pas vraiment à
poser une question)
- pour accomplir un des actes de langage (constater, demander,
ordonner), l'usage de types de phrase inhabituels
L'interrogation est fondamentalement associée à l'acte d'interroger, mais
dans certain cas, l'interrogation équivaut à un ordre ou à une demande
(valeur injonctive) : Avez-vous l'heure ? Voudriez-vous baisser le son de
votre radio ?. Elle peut aussi avoir une valeur déclarative, notamment
quand il s'agit d'une interro-négative : N'êtes-vous pas mon père ?
(Corneille), procédé rhétorique qu'on peut rencontrer dans un texte
argumentatif et qui équivaut à une assertion renforcée. ( Rmq : l'emploi de
la locution adverbiale n'est-ce pas ? découle de cette valeur et demande un
assentiment. Tu viens, n'est-ce pas ? 2) L'injonction
On parle d'injonction quand le locuteur veut agir sur l'interlocuteur pour
obtenir de lui un certain comportement. Le type de phrase associé à
l'injonction est la phrase impérative ou injonctive.
Le type injonctif se caractérise par deux modes qui se complètent :
a) L'impératif : Chante/chantons/chantez une comptine ( l'impératif est un
mode doublement lacunaire : il est limité en personnes (pas de P1, P3, P6)
et il constitue une phrase limitée au seul groupe verbal sans groupe sujet
exprimé. On a affaire à un sujet implicite correspondant à un pronom
personnel désignant tu, nous, vous.
Rmq orthographique : pas de -S à l'impératif P2 des verbes du 1er
groupe !!!!! ex : Mange ta soupe. b) Le subjonctif