Histoire de l'éducation physique et du sport de 1869 ? 1887

Épreuve anticipée du baccalauréat technologique, séries STD2A, STI2D et STL.
Rappel du texte officiel : Note ... Rappel du règlement d'examen. Épreuve orale.

Part of the document

Histoire de l'éducation physique et du sport de 1869 - 1887 C'est à partir du milieu du 19e siècle que sont jetées les bases de
l'enseignement de la gymnastique au niveau national. Globalement cette
période marque l'institutionnalisation de la gymnastique à l'école.
La gymnastique va être sous des finalités sociales d'ordre militaire,
patriotique, sanitaire et éducative. C'est l'influence militaire qui reste
la plus importante. Les militaires seront en concurrence avec les médecins
et les hygiénistes. Ces derniers finiront par prendre le pouvoir.
Malgré les débuts de l'institutionnalisation l'éducation physique
restera très peu pratiquée à l'école.
I. L'institutionnalisation de la gymnastique :
1. Les premières mesures en faveur d'un enseignement de la gymnastique
obligatoire :
a. Le décret du 3 février 1869 : C'est Victor Duruy qui est ministre de l'instruction public et des
cultes qui v impulser une action en faveur de l'éducation de la gymnastique
à l'école. Cela commence par l'arrêté du 15 février 1868 qui crée une
commission chargée de "l'examen des questions relatives à l'enseignement de
la gymnastique dans les écoles de l'Empire."
Cette commission va aboutir au décret du 3 février 1869 qui porte sur
"l'organisation de la gymnastique."
Deux points importants de ce décret :
. Il rend la gymnastique obligatoire dans les lycées, les collèges
et les écoles normales de garçons.
. Il crée un brevet pour l'enseignement de la gymnastique. Ce
brevet s'appelle le caeg (Certificat d'Aptitude à l'Enseignement
de la Gymnastique). A ce décret sont annexés des programmes que l'on retrouve dans le
manuel de 1869 qui s'inspire de la gymnastique amorosienne. (Voir documents
4 et 5)
Ce manuel ne concerne réellement que les lycées et les collèges. C'est
l'Etat français qui prend en charge les installations et le financement des
enseignements qui facilite l'éducation physique.
Dans les écoles primaires, la gymnastique est soumise à l'appréciation
locale (conseils municipaux qui décident de financer ou pas). Les
municipalités vont très peu prendre en charge le financement. Le problème
complémentaire est que les écoles primaires rassemblent l'immense majorité
des élèves à cette époque. Donc l'immense majorité des élèves n'a pas accès
à la gymnastique.
Quand les écoles acceptent, on recrute souvent un militaire qui n'a
pas le caeg et celui-ci reçoit un salaire inférieur trois à six fois celui
d'un vrai professeur.
L'école est séparée en deux filières :
. Le primaire : l'école du peuple ;
. Le secondaire : école réservée à toute l'aristocratie et la
bourgeoisie.
L'école primaire à pour but d'alphabétiser toute la population et le
secondaire est chargé de former les futurs cadres. (Réf bibliographique
n°1)
En 1900, le primaire compte 4 millions d'élèves et le secondaire 50
000. b. Naissance de la IIIe République : En 1870, défaite contre la Prusse. L'Empire s'effondre et laisse la
place à la IIIe République. La France perd 'Alsace et une grande partie de
la Lorraine.
Le nouveau ministre de l'instruction public et des cultes est Jules
Simon. Celui-ci à l volonté de faire appliquer le décret du 3 février 1869
mais dans les faits la situation reste les mêmes. 2. La loi du 27 janvier 1880 : Il faut attendre les élections de janvier 1879 avec le retour des
Républicains au pouvoir. On retrouve un intérêt affiché pour la
gymnastique. C'est la loi du 27 janvier 1880 qui va en déboucher. C'est la
loi dite aussi loi Georges qui a été engagé par Jules Ferry. La loi rend la
gymnastique obligatoire dans "tous les établissements d'instruction
publique de garçon dépendant de l'Etat, des départements, des communes."
Cette loi précède les lois de l'instruction gratuite qui date du 16
juin 1881 et celle qui rend l'enseignement laïque et obligatoire du 28 mars
1882.
La philosophie de cette loi est assez simple comme on apprend à
l'école à lire, à écrire et à compter, il faut apprendre à se servir de son
corps.
Cette loi va être accompagnée en 1881 d'un programme qui se retrouve
dans le manuel de 1881 (Manuel des gymnastiques et des exercices
militaires). Celui-ci ne diffère pas du manuel de 1869.
Avec cette loi le processus de formation des enseignants s'améliore,
le caeg devient nécessaire.
Au cours des années 1880, Jacques Defrance note une amplification du
recrutement au début des années 1980. ( Réf bibliographique n°2). Entre les
années 1880 et 1883-1885 on passe de 273 à 550 diplômés.
Dans les primaires c'est souvent l'instituteur qui enseigne la
gymnastique. 3. A propos des filles : La loi de 1880 laisse de coté la question de l'éducation de la
gymnastique dans les écoles de filles. Il y a bien des discussions mais le
problème est qu'il faut des femmes formées pour cet enseignement. Quand il
y a des propositions pour un enseignement de la gymnastique, les exercices
proposés sont toujours modérés et esthétiques. L'idée pour les filles est
de les former à leur futur rôle de mère au foyer.
Il y a très peu de maîtresse donc la gymnastique se résume à quelques
promenades, quelques pas de danse et a des jeux organisés. (Réf
bibliographique n°3) II. Gymnastique, patriotisme et militarisation :
1. Un contexte patriotique : C'est là que la défaite de 1870 prend tout son ampleur, il apparaît
un esprit revanchard. Le sentiment national se développe et le concept
d'Etat Nation prend tout son importance. L'armée dans ce contexte a
beaucoup de prestige.
Les politiques et les militaires pensent que l'ordre militaire
imprègne l'école car dans les représentations on se dit que c'est
l'instituteur prussien qui a gagné la guerre.
Il y a un grand mouvement qui se dessine pour que la gymnastique
scolaire soit organisée et contrôlée par les militaires. 2. La militarisation des exercices physique à l'école : La gymnastique est mise au service du patriotisme et devient un outil
de préparation à la guerre.
Le modèle allemand est le "Tournen" de L. Jahnn, celui-ci va
influencer la gymnastique dans toute l'Europe.
La militarisation de la gymnastique scolaire est une réponse à
l'imperfection du système à la conscription. A la fin du 19e siècle ce
système est mal foutu car beaucoup de jeunes gens échappent au service
militaire. (Réf bibliographique n°4)
A la fin du 19e siècle on assiste a une "capolarisation" de la
jeunesse notamment avec Victor Duruy. (Réf bibliographique n°5) On retrouve
bien dans les manuels des exercices militaires et le maniement du fusil.
Cela "transforme le lycée en caserne". La pédagogie est autoritaire, les
exercices d'ordre et la méthode amorosienne sont privilégiés. L'exercice
corporel à l'école tend à s'assimiler à l'exercice militaire. Ce qui fait
dire à Juste Simon "l'exercice militaire est déjà de la gymnastique, et
même une gymnastique excellente". (Réf bibliographique n°6)
Dans ce cadre il devient tout à fait normal que la gymnastique doit
être aux mains des militaires et donc les maîtres de la gymnastique sont
presque tous exclusivement issus de l'armée donc ils reproduisent ce qu'ils
ont appris à l'armée.
La IIIe République se construit autour du sentiment patriotique, de
la fierté nationale et de l'esprit militaire. Selon Jules Ferry c'est le patriotisme qui doit être l'outil
principal et qui doit donner à l'enseignement laïque son unité. La loi de
1880 rentre dans ce cadre.(Réf bibliographique n°7)
Ce programme va rester en application jusqu'en 1891, avec
l'apparition d'un nouveau manuel d'exercices de la gymnastique et de jeux
organisés.
La gymnastique est un univers contrôlé par les militaires. (Réf
bibliographique n°8) Le monde de la gymnastique est un monde militaire. Ce
sont les bataillons scolaires qui apparaissent en 1882 qui viennent
couronner toute l'organisation militaire. L'objectif est de donner aux
enfants les rudiments de l'école, de compagnie, de man?uvre collective, ... 3. Un ensemble d'institution au service de la patrie : Ce qui se passe à l'école n'est pas un phénomène isolé. En effet en
dehors de l'école il y a un ensemble d'organisation notamment les sociétés
de gymnastique qui se regroupent autour de l'usgf (Union des Sociétés
Gymniques de France), il y a aussi la ligue française de l'enseignement et
la ligue des patriotes.
En 1873 l'usgf compte 20 sociétés de gymnastique pour plus de 900 en
1891. III. Gymnastique, hygiène et positivisme : Il y a une montée du souci hygiénique (avec les découvertes de Louis
Pasteur et le tout à l'égout). Il y a des statistiques sur l'état physique
et celles-ci dont état de résultats alarmants. 1. Le contexte positiviste : Les idées de Lamarck vont être très importantes, celui-ci travaille
sur la transmission des caractères acquis. Avec lui se développent les
croyances dans les possibilités de l'homme.
Il y a aussi les théories de Darwin, celui-ci s'appuie sur la
sélection naturelle.
Sur la base de ces deux théories vont se développer des thèses
eugénistes qui donne une place centrale à l'hérédité et a la notion de race
forte.
Il y a une nuance à l'époque entre eugéniste et raciste.
Après des scientifiques et auteurs comme Comte et Bernard, il y a des
idées qui se développent et qui vont se trouver dans le progrès des
sciences,