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Avec le premier choc pétrolier, à l'automne 1973, le gouvernement établit une .....
le plus profond réalisé (HTM102) : "La diagraphie de température [dans le Lias
..... GPD 15/12/05 : "Avis relatif à l'examen du "Dossier 2005 Argile", 9p., Groupe
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NEGATION DU POTENTIEL GEOTHERMIQUE DE BURE
(Meuse - Haute-Marne)
contre-vérité d'Etat, posture d'abandon d'élus locaux
A. Mourot* +, A. Godinot, P. Huvelin
Novembre 2006
1. Résumé en manière d'introduction L'étouffement du potentiel géothermique de Bure s'est produit en deux
étapes : blocage des énergies renouvelables dans les années 1980, piquetage
d'une aire d'enfouissement à partir de 1994.
Ce potentiel, optimal à Bure, avait été évalué par le BRGM en 1976-83
sur demande des gouvernements, mais les réalisations suspendues en 1982.
Parallèlement se déploie le programme électronucléaire qui double la
capacité de production électrique et septuple la dette d'EDF. Il faut
vendre aux voisins, on assaille le marché captif du chauffage électrique à
grand renfort de publicité. Handicapée par des taux d'intérêt élevés et
quelques défauts de jeunesse, la géothermie est bien rapidement mise au
placard et désavantagée fiscalement. Elle se révèle pourtant être une
énergie bon marché et exemplaire, alors que les 2/3 des rejets/déchets de
la filière électronucléaire correspondent à de la chaleur jetée dans
l'environnement, et nous fait vivre sous le spectre de l'accident
nucléaire.
Revoilà le nucléaire à Bure, non plus pour des parts de marché, mais
avec les déchets qui résultent de son activité. Il retrouve la géothermie
sur son chemin. Qu'à cela ne tienne, l'ANDRA trafique bien
irrespectueusement les chiffres en 2004-05 pour affirmer que le potentiel
est mauvais tout en refusant de faire un forage. Les experts
administratifs, soulagés puisqu'ils sont chargés de faire appliquer la
Règle Fondamentale de Sûreté qui interdit cette présence, approuvent
l'ANDRA.
Au contraire, Bure est au-dessus d'une ressource potentiellement
remarquable. On y est au centre de deux structures superposées : le golfe
d'apport des "grès lorrains", puis une puissante accumulation détritique
permienne qui peut être perméable. Sur les 250 km2 de la zone de
transposition, il y a la place pour 40 doublets géothermiques. Pour éviter
des protestations des techniciens fort compétents en géothermie du BRGM et
de l'ADEME, on a mis à leur tête des hauts fonctionnaires qui ont comme
rôle évident de protéger les intérêts du lobby nucléaire.
D'un autre côté, 2002-06 voient enfin la géothermie être défendue en
France et en Europe. Et les élus locaux réceptionnent une contre-expertise
qui recommande de faire 3 forages pour quantifier son potentiel à Bure.
Mais au parlement, ils troquent cette ressource contre une dotation
financière, autorisant par là même que ce sous-sol soit miné, et que l'eau
potable et d'irrigation de l'Oxfordien soit polluée à terme.
2 Qualités propres à la géothermie
3 Quantification du potentiel géothermique de Meuse­Haute-Marne : de 1974
et 1980 à la fin 1982
4 Dès les années 80, il y a trop d'électricité
5 La poussée du chauffage électrique, le soutien du nucléaire et la mise
à l'écart de la géothermie
6 Le chauffage électrique, une hérésie thermodynamique
7 Négation du potentiel géothermique de Bure : le mensonge brut
8 (Mise en cohérence( des directions du BRGM et de l'ADEME avec la
politique énergétique du pays
9 Géothermie de Bure : le rapport Erdyn
10 En 2006, la géothermie a le vent en poupe
11 Le (Tant pis pour la géothermie( des élus locaux de Meuse­Haute-Marne
12 Il y a tant d'autres sujets de désinformation à Bure...
13 Conclusion : l'abandon rémunéré de l'espoir ?
2. Qualités propres à la géothermie La quantité de chaleur provenant de l'intérieur du globe et passant à
travers la surface du sol, c'est-à-dire le flux géothermique, est nettement
plus faible que le flux solaire arrivant sur cette même surface. Cela est
dû au fait que la chaleur terrestre a du mal à s'échapper vers l'extérieur.
Elle est stockée sous nos pieds, en grande quantité et disponible 24h sur
24.
Dans les bassins sédimentaires, comme celui dans lequel nous sommes,
cette chaleur chauffe toutes les roches ainsi évidemment que l'eau qu'elles
contiennent. Pour récupérer la chaleur, il suffit d'accéder à cette eau
chaude par un forage et de la ramener en surface par pompage. Comme la
température du sol augmente avec la profondeur, plus le forage sera
profond, plus l'eau récupérée sera chaude. Dans le bassin de Paris le
gradient géothermique varie relativement peu mais certaines zones sont plus
favorables que d'autres si elles sont constituées de couches contenant
beaucoup d'eau (couches perméables ou fracturées).
L'eau chaude est débarrassée de sa chaleur et renvoyée dans le sous-
sol par un second forage (technique du doublet). Cette chaleur douce,
suivant la température de l'eau récupérée peut être utilisée pour chauffer
des ensembles d'habitations, pour déshydrater certains produits agricoles,
pour chauffer des serres... Les utilisations sont multiples. Même si la
récupération de l'eau demande l'implantation de forages, opération
relativement coûteuse, le coût d'exploitation, lui, est très faible ce qui
fait de la géothermie une énergie bon marché, entièrement nationale puisque
ne nécessitant aucune importation de minerai. De plus l'impact sur
l'environnement est minimal puisqu'il n'y a pratiquement pas de rejets ni
de déchets. Débarrassée de sa chaleur, de ses calories, l'eau chaude
circulant dans un circuit fermé repart dans la couche géologique d'où elle
est venue (Benderitter 2005). L'échangeur de chaleur est d'un volume de
quelques mètres cube et il n'y a pas même de cheminée.
Les risques techniques sont insignifiants ce qui est à mettre en
perspective avec ceux de naufrages, explosions ou incendies des énergies
combustibles fossiles, et surtout ceux du nucléaire. Ce dernier sujet est
tabou en France puisqu'il suffit de deux heures sans refroidissement du
coeur de l'un de nos nombreux réacteurs atomiques, même arrêté, pour
conduire à une catastrophe qui changerait dans la minute notre destin à
tous ce qui est inacceptable. Le seul réel risque de la géothermie est
financier au départ, relativement facile à gérer : les sondages de
recherche peuvent ne pas être tous productifs en sorte que quelques
sondages sont parfois nécessaires pour tester convenablement une nouvelle
zone. 3. Quantification du potentiel géothermique de Meuse­Haute-Marne : des
élans de 1974 et 1980 à la suspension de la fin 1982
Les potentialités géothermiques du Trias inférieur de Lorraine, et
tout particulièrement à Bure, bien connues dans les années 1970, ont été
oubliées pendant une vingtaine d'années - sauf par l'ANDRA, qui ne l'a pas
mentionné lors de l'enquête publique en 1997, car elle avait un autre
projet pour le site, comme nous le verrons plus loin.
Avec le premier choc pétrolier, à l'automne 1973, le gouvernement
établit une structure dédiée à la mise en valeur de la géothermie et fait
réaliser des synthèses sur la ressource (1974-76). Cette démarche est
relayée par les acteurs locaux et les articles, tant dans la presse locale
que dans la publication de la Chambre de Commerce de la Meuse, témoignent
que l'intérêt était vif (Fleury 2003). Le deuxième choc pétrolier en 1979-
80 entraîne la réalisation d'études appliquées (1980-81).
En Lorraine occidentale, la ressource dans la couche des "grès
lorrains" (Buntsandstein, Trias inférieur) est optimale sur un axe SW-NE :
le (golfe( des "grès lorrains". Et sur cet axe, les techniciens du BRGM ont
désigné à l'aide d'un cercle sur la limite Meuse­Haute-Marne une zone
particulière classée de (bonne productivité(. 15 ans plus tard, la "zone de
transposition"(1) ((x) notes en fin de texte) de l'ANDRA est pile dans ce
cercle. Sur une telle surface de 250 km2, il y a la place théorique pour 40
doublets géothermiques (dans le Val de Marne, on en est à 17 sur 200 km2;
Lemale et Jaudin 1998, p. 84). Les conditions attendues sont là optimales
pour la géothermie parce que : a) on est sur l'axe des apports de ces vieux
sédiments (peu de faciès sédimentaires fins attendus), b) l'épaisseur
(dont dépend la productivité) qui va en augmentant vers l'Est est déjà
importante (plus de 100 mètres) et c) la température qui par contre va en
diminuant (comme la profondeur) vers l'Est est encore importante (> 60°C
attendus). Mais les projets d'alors ont été lancés là où existaient déjà
des réseaux de chaleur, dans les villes (comme St Dizier), qui sont en
position excentrée par rapport à ce golfe. Ils ont été suspendus en 1982
par prudence technico-financière, des difficultés de réinjection ayant été
rencontrées sur des grès dans l'Ouest du Bassin de Paris, bien qu'il
s'agisse d'un niveau différent (Trias supérieur qui chez nous est du sel),
et aussi d'un réservoir hydraulique qui n'est en rien comparable à celui
des "grès lorrains".
Toutefois, le bon potentiel du Trias inférieur de Bure n'a jamais
fait l'objet de tests, puisque l'ANDRA malgré les rapports très favorables
du BRGM, puis les demandes beaucoup plus récentes formulées au sein du
CLIS, enfin au courant, n'a jamais prolongé ses forages jusqu'à lui !
4. Dès les années 80, il y a trop d'électricité
Le nucléaire lui aussi a été boosté par le premier choc pétrolier
dans un certain nombre de pays. En France, les industriels du secteur qui
conseillaient les gouvernements via la commission PEON (Production
d'Energie d'Origine Nucléaire), annonçaient que le kWh nucléaire
reviendrait à peu près moitié moins cher que le kWh thermique fossile. Le
programme engagé en 1970 est brutalement accéléré en 1974-75 avec une
intensité sans égale dans le monde. Il s'en suit une surproduction et un
endettement considérables. En 1994 déjà, l'équivalent de 11 réacteurs
atomiques sur le territoire français travaillent uniquement pour les pays
voisins qui nous laissent cependant les déchets. Plusieurs rapports
montreront, d'ab