B. L'établissement des premiers postes consulaires

PRÉSENTATION DU DOSSIER DOCUMENTAIRE ... Son identité est liée à deux
types d'activité : une activité d'assistance et une ..... dans le 18ème
arrondissement, Trousseau dans le 12ème, Hérold dans le 19ème. ..... Ils s'
appuient désormais sur une nouvelle approche de la maladie fondée sur l'
examen des symptômes.

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La Chine dans la stratégie impériale : le rôle du Quai d'Orsay et de ses
agents Nicole Tixier Ce chapitre a pour but de retracer les différentes étapes qui ont permis à
la France de prendre pied en Chine dans les années 1840 et de s'y implanter
durablement durant un siècle grâce aux agents du ministère des Affaires
étrangères. Comparativement à d'autres pays, la Chine est entrée plus
tardivement dans les objectifs de la politique d'expansion coloniale. Après
les premiers contacts établis au xiiie siècle par Marco Polo, aux xvie et
xviie siècles par les missionnaires et les Portugais implantés à Macao, dès
le xviiie siècle, les négociants occidentaux reçoivent l'autorisation de
l'empereur de Chine de pratiquer le commerce dans le seul port de Canton,
avec le Cohong, organisation de marchands chinois habilités à cet effet.
C'est naturellement à Canton qu'est mis en place le premier consulat en
1776. Mais il faut attendre le milieu du xixe siècle pour que l'Angleterre
et la France parviennent à contraindre la Chine à leur ouvrir son marché
considéré comme un véritable eldorado par les commerçants et industriels
européens. Cependant, dans la politique d'expansion, la Chine ne fait jamais partie
des objectifs primordiaux, sans doute en raison des difficultés
d'établissement dans ce pays trop vaste et trop lointain, peu prisé par les
diplomates dans un premier temps. Mais les années 1880 et surtout 1890 font
exception : alors en pleine déliquescence politique, la Chine est alors
l'objet de toutes les convoitises de la part des pays occidentaux et du
Japon qui se partagent son territoire avec l'espoir de s'y implanter
durablement. Mais cet espoir devient par la suite illusoire en raison des
événements en Chine même (révolution de 1911) et des conflits en Europe.
Seule l'Angleterre peut se targuer d'avoir eu une colonie en Chine avec le
territoire de Hong Kong, arraché à ce pays en 1847 et qu'elle a gardé
jusqu'en 1997, alors que les autres pays n'ont obtenu que des zones
d'influence, avec l'implantation de concessions et de consulats sur
différents points du territoire. Outre ses postes consulaires et ses
concessions, la France acquiert une position solide dans les provinces
méridionales limitrophes de sa colonie indochinoise ; pourtant, dès la fin
des années 1890, l'attention des partisans de l'expansion se détourne de la
Chine pour se reporter sur le continent africain. Malgré cette
désaffection, la France continue de posséder en Chine des intérêts
économiques très importants ainsi qu'une grande influence culturelle
qu'elle conservera jusque dans les années 1940. Quelles que soient les
époques, la plupart des agents diplomatiques et consulaires envoyés sur
place se sont employés à maintenir une position française honorable et à
défendre avec acharnement les intérêts français très nombreux dans ce pays
contre les ambitions des autres puissances, l'Angleterre dans un premier
temps, l'Allemagne puis le Japon ensuite. Notre chapitre est divisé en trois parties en fonction de la chronologie.
La première partie, avec la conclusion du premier traité d'amitié et de
commerce signé avec la Chine en 1844 retrace la mise en place des premiers
consulats et concessions jusqu'à la chute du second empire et la fin des
années 1870. La seconde partie évoque les développements d'une politique
coloniale beaucoup plus active mise en place par les hommes de la IIIe
République notamment dans les années 1890. Enfin la troisième partie,
débutant après la guerre des Boxers, marque l'apogée de la présence
française en Chine jusqu'à la guerre de 1914. 1. De la Monarchie de Juillet à la fin du Second Empire : une implantation
encore timide En 1840, la Monarchie de Juillet est beaucoup plus accaparée par d'autres
préoccupations - pacification et mise en valeur de l'Algérie, opérations
militaires au Maroc, question d'Orient, affaire de Tahiti - que par des
visées expansionnistes en Extrême-Orient. Toutefois, comme la France entre
dans l'ère industrielle, négociants et armateurs français désireux de
retrouver les profits mirifiques du commerce de Canton au xviiie siècle
poussent la monarchie, peu intéressée dans un premier temps par les
conquêtes aventureuses, à retrouver la route de l'Extrême-Orient. Louis-
Philippe se décide à se lancer dans une politique coloniale plus active
tout en évitant de porter atteinte aux intérêts de l'Angleterre dans cette
partie du monde. La recherche de nouveaux débouchés est un moyen pour la
France de retrouver sa place sur l'échiquier diplomatique international et
son statut de grande puissance. Les hommes de la IIe République apportent
une vision plus idéaliste et morale à l'expansion coloniale en voulant
exporter la liberté et abolir l'esclavage et en assignant à la France
coloniale une mission civilisatrice. Avec le Second Empire, porté par une
conjoncture économique favorable entraînant un fort développement
industriel, l'expansion coloniale s'inscrit dans une politique
d'intervention tous azimuts par un régime avide de gloire militaire et
d'hégémonie en Europe. Elle est en outre favorisée par la bonne entente
avec l'Angleterre que l'empereur n'hésite pas à suivre jusque dans ses
entreprises en Chine.
A. Les premiers pas en Chine : la première ambassade officielle de Théodose
de Lagrené et le traité de Whampoa du 24 octobre 1844 Guizot estime indispensable que la France, à l'instar des autres
puissances, possède des points d'appui dans l'Océan pacifique, l'Océan
Indien et la mer de Chine. Un consulat est rapidement mis en place à
Manille en 1835 pour observer les progrès de la marine anglaise dans sa
lutte imminente contre la Chine après l'incendie des factoreries de Canton
et des stocks d'opium par les Chinois. Après cette première guerre de
l'opium, au terme de laquelle les Anglais obtiennent par le traité de
Nankin en 1842 le droit de commercer avec la Chine ainsi que le territoire
de Hong Kong, Louis-Philippe envoie à son tour une ambassade dirigée par le
diplomate Théodose de Lagrené, précédemment ministre plénipotentiaire en
Grèce pour obtenir des avantages identiques[1]. Cette première ambassade
est scindée en deux groupes : le premier, avec Lagrené, part de Brest sur
la Sirène le 12 décembre 1843 et arrive à Macao le 13 août 1844. Le second
avec la corvette à vapeur, l'Archimède (grande nouveauté pour l'époque)
part le 20 janvier 1844 et arrive le 24 août à Macao, soit 11 jours
seulement après la Sirène. Outre Lagrené, sa femme et ses deux filles,
cette première ambassade est composée presque essentiellement de gens de la
noblesse. Sa première mission étant de signer « un traité d'amitié, de
commerce et de navigation entre la Chine et la France », elle comprend
également des représentants de l'industrie française : sur la Sirène, Jules
Itier, inspecteur des Douanes, délégué du ministère des Finances et du
Commerce, et sur le second navire, quatre délégués désignés par les
chambres de commerce de Paris, Lyon, Mulhouse et Saint-Etienne : Isidore
Heide pour les soies, Auguste Haussmann pour les cotons, Natalis Rondot
pour les laines et Edouard Renard pour les articles de Paris. Ces experts
sont en effet chargés de faire connaître les produits français en Chine et
d'étudier sur place ceux qui ont le plus de chance d'être exportés dans ce
pays. Ils ont également pour tâche de se renseigner sur la législation
commerciale de la Chine et sur les produits de son agriculture et de son
industrie. Suivant les recommandations qui lui ont été remises lors de son départ,
Lagrené prend soin, lors de la signature du traité à bord de l'Archimède le
24 octobre 1844, de faire exposer dans le salon divers objets d'art
représentatifs de l'industrie française. Mais ce sont surtout les vins de
France, le Champagne et les liqueurs qui impressionnent le plus le
signataire chinois du traité, le commissaire impérial Ki-Yng - membre de la
famille impériale et commandant de la place de Canton -, beaucoup plus que
les cristaux, bronzes et porcelaines disposés sur la table de la salle à
manger. Lorsque le commissaire impérial quitte Lagrené, ce n'est pas avec
une simple poignée de main comme à l'arrivée mais avec de chaleureux
embrassements « auxquels je ne crus pas devoir me refuser », raconte un peu
plus tard l'ambassadeur français[2]. Bien souvent, le vin de Champagne et
autres crus français auront plus de résultats que les arguties
diplomatiques. Les Chinois à leur tour convient les Français à des
réceptions toutes aussi fastueuses les unes que les autres qui les
éblouissent comme l'avait été Marco Polo quelques siècles auparavant. Les
diplomates appelés ensuite à résider en permanence en Chine auront une
vision totalement différente. Conformément aux instructions données à Lagrené par Guizot avant son
départ, le traité en 36 articles accorde au commerce français les mêmes
avantages que ceux concédés aux Anglais et aux Américains, l'ouverture des
cinq ports, Canton, Amoy, Shanghai, Ningpo et Foutchéou, avec le droit d'y
établir des consuls et d'y construire des églises et des hôpitaux, droit
que les Américains ont obtenu[3]. En réalité les avantages retirés de ce
premier traité seront bien plus politiques que commerciaux. Le traité de
Whampoa est en effet le point de départ du rétablissement de relations
durables avec la Chine pour les cent ans à venir et de l'établissement de
représentations permanentes par l'envoi de diplomates et de consuls dans
les différentes provinces de Chine. B. L'établissement des premiers postes consulaires
Un premier poste est en effet créé à Shanghai le 20 janvier 1847, vice-
consulat rapidement transformé en consulat et confié à Charles de Montigny,
ex-chancelier de la mission Lagrené. Montigny obtient également, le 6 avril
1849, la première concession française à Shanghai[4], une sorte d'enclave
française en terre chinoise (la propriété du sol restant éminemment
chinoise) où s'instaure un véritable régime